Succès de la première initiative contre l'ouverture d'un Bastion Social à Aix en Provence

  • Le 29/05/2018

11/02/2018

Plus de 100 personnes se sont rassemblées à l'initiative de notre organisation, afin de dénoncer le rôle de chien de garde du capital tenu par cette nouvelle organisation fasciste.

Des messages de solidarité ont été exprimés par les Jeunes Communistes Lyon et le MJCF 67 - Jeunes Communistes du Bas-Rhin, eux aussi en lutte contre l'ouverture de locaux par Bastion Social.

La JC13 est intervenue pour souligner le lien organique entre le fascisme et le capitalisme, pour rappeler que dans la période actuelle c'est avant tout l'Etat français qui alimente la fascisation de la société, en développant le racisme, la haine du mouvement ouvrier, les lois autoritaires, et en cassant toutes les conquêtes sociales de la classe ouvrière un par un.

Nous reproduisons ici l'intervention de notre organisation :

 

" Mes chers camarades

Merci à tous d'être venus aussi nombreux et d'avoir répondu à l'appel de la jeunesse communiste des Bouches-du-Rhône pour protester contre l'installation du fascisme dans notre ville.

Depuis maintenant quelques années, nous avons vu fleurir, si l'on peut employer ce mot, un peu partout dans le département des groupuscules réactionnaires, racistes, voire même ouvertement fascistes à l'image de l'Action Française. Ces groupuscules se sont fait remarquer par diverses initiatives qu'ils ont menées, des forfaits insupportables à toute personne qui connaît l'Histoire et ne souhaite pas la revivre. Il y a trois ans ils s'attaquèrent à la stèle de Missak Manouchian, qui fut érigée pour célébrer le courage et le sacrifice dont firent preuve nos camarades des FTP-MOI dans leur lutte à mort face aux hordes nazies et à la collaboration de l'Etat français, sans laquelle nous ne serions sans doute pas là aujourd'hui. Ils organisent également régulièrement ce qu'ils appellent des marches aux flambeaux, des processions qui ne sont pas sans rappeler des heures sombres de notre Histoire. Et ces groupuscules eux-mêmes, décomplexés comme ils le sont aujourd'hui, osent organiser ces rassemblements à la date funeste lors de laquelle Hitler accéda au pouvoir en Allemagne en 1933. Honte à ces gens qui font d'une infamie pour l'Humanité une gloire, honte à ces gens qui commémorent ce que l'Humanité a pu produire de plus abject.

Mais si nous mettons de côté leurs ignobles initiatives politiques, nous remarquons que les pratiques usuelles de ce genre d'organisations réactionnaires ont toujours court. Dégradation de locaux, agressions physiques et armées, perturbation de réunions, tentatives d'intimidation et j'en passe, ces groupuscules sont restés fidèles aux pratiques historiques du mouvement fasciste, dont la liste est au moins aussi longue que leur médiocrité et leur ignorance sont grandes. Mais je ne vais pas m'attarder d'avantage sur les méfaits dont ils se sont rendus coupables, je ne leur ferai pas ici aujourd'hui cet honneur.

Cette dynamique nous la voyons dans notre département, dans nos villes, mais ce phénomène est loin d'être un phénomène isolé. Partout en France ces derniers temps nous avons vu apparaître ces organisations, bastion social en tête. A Lyon, à Strasbourg, à Chambéry, partout où il s'est installé, il s'est rendu coupable de multiples agressions et autres dégradations. En période de crise et de désespoir comme celle que nous traversons aujourd'hui, le fascisme se tient toujours prêt à déverser son venin et à tenter de faire basculer les travailleurs dans le camp de la haine. Mais comment s'étonner d'un tel développement, comment pourrait-il être possible de penser que ce qui se passe chez nous ne soit pas le simple reflet de ce qui se passe dans le monde ? Comment être surpris de voir le développement de la réaction, alors que dans le monde, des Etats-Unis jusqu'à la Hongrie, les hommes politiques souhaitant construire des murs ont le vent en poupe. Partout flotte un air de déjà vu, jusqu'en Pologne où l'ignominie va jusqu'à proposer de construire des camps d'internement pour cloîtrer les migrants !

Mes amis, le fascisme tire sa force du désespoir et de la colère dans lesquelles chaque jour les travailleurs s'enfoncent un peu plus. Mais nous ne pouvons nous contenter de ce simple constat stérile, nous ne pouvons nous fermer les yeux sur les réelles causes de son développement. Certes le fascisme s'enracine dans la misère, mais cette misère mes camarades n'est pas sans cause. C'est bien les politiques antisociales menées par les gouvernements successifs, et notamment celle menée par le parti socialiste pendant les cinq dernières années, et maintenant par le Président Macron, qui ont créé les conditions propices à la résurgence de la peste brune. C'est dans les multiples offensives de la bourgeoisie qu'elle a trouvé un nouveau souffle. C'est le capitalisme qui chaque jour, en semant la guerre et la misère, fait grandir le désespoir et le désarroi des classes populaires desquels se nourrit le fascisme.

Mais ne nous trompons pas, le capitalisme est la source de ce mal, mais ses agissements décomplexés ont eux aussi permis aux mouvements fascistes de regagner une légitimité. Depuis quelques années nous assistons à une fascisation grandissante de notre société et des pratiques de nos gouvernements : comment s'étonner des multiples agressions perpétrées par ces nazis d'opérette à l'encontre des militants et progressistes, alors que l'Etat lui-même orchestre la répression syndicale et politique et la criminalisation la plus sauvage ? Comment s'offusquer de leurs relents fascistes alors que l'Etat lui-même organise cette atmosphère par l'instauration d'un Etat d'urgence quasi permanent ?

La Jeunesse communiste des Bouches-du-Rhône, face à cette situation, réaffirme sa détermination indéfectible à lutter sans relâche contre la vermine fasciste, lutte qui continuera aussi longtemps que celle-ci n'aura pas disparu. Ces fascistes ne sont que des usurpateurs, ils ne sont pas les défenseurs du peuple ! Nous réaffirmons également, et l'Histoire nous en apporte la preuve, que le fascisme, de tout temps et en tout lieu, n'a jamais et ne sera jamais du côté des travailleurs. Dans l'Italie de Mussolini, dans l'Allemagne d'Hitler, dans l'Espagne de Franco, dans le Chili de Pinochet, et plus récemment en Ukraine, en Hongrie, le fascisme n'a toujours servi que les intérêts de la classe dominante. Il n'est et n'a toujours été qu'un outil aux mains de la bourgeoisie, un instrument du capital. Ce développement des groupuscules réactionnaires et du fascisme n'est que le symbole d'un capitalisme aux abois qui n'hésitera pas à recourir aux pires moyens pour diviser les travailleurs entre eux, détourner notre attention et ainsi maintenir son hégémonie. Le fascisme n'est que le bras armé des monopoles, aussi nous réaffirmons que la lutte antifasciste est indissociable de la lutte contre le capitalisme, tout simplement car ce ne sont que les deux faces d'une même pièce. Pas de fascisme sans capitalisme, pas de capitalisme sans fascisme.

Alors mes camarades face à cette situation il n'est point question de résignation. Partout où le fascisme tente de s'installer il fait face à une résistance sans faille. En Italie le mouvement fasciste mussolinien CasaPound fait face à l'opposition résolue de nos camarades de l'Union Syndicale de Base (USB) et du Front de la Jeunesse Communiste. A Strasbourg, à Lyon, là où le Bastion Social s'est installé, nos camarades, jeunes communistes en tête, multiplient les actions de contestation, ne leur laissant aucun répit. Et ici, à Aix-en-Provence, et plus globalement dans les Bouches-du-Rhône, c'est bien ce que nous comptons faire également. Car mes camarades c'est bien par la lutte que nous les abattrons enfin, par la lutte unie de tous les éléments conscients, progressistes. Mais il ne s'agit pas ici de lutter dans une optique opportuniste, ou simplement humaniste naïve, mais bien parce que nous le savons, fascisme et capitalisme sont indissociables, et que nous sommes bien déterminés à lutter partout contre les offensives toujours plus nombreuses de la bourgeoisie.

Camarades aussi longtemps qu'existera le Bastion Social, et aussi longtemps qu'existera le fascisme, il nous trouvera en travers de sa route, inflexibles et déterminés. Nous ne laisserons pas les fascistes s'installer dans notre ville en pleine lumière ! Non Aix-en-Provence n'est pas et ne sera jamais une ville fasciste ! Alors ici ou ailleurs, un seul mot d'ordre : contre le bastion social et contre le fascisme, révolution et socialisme ! "