Solidarité avec Martin !
- Le 29/05/2018
05/02/2018
Rassemblement contre la justice de classe
Ce lundi 5 février, notre camarade Martin P. est une fois de plus passé en procès suite à une manifestation contre la loi El Khomri, loi soi disant "Travail", dont les principaux axes visaient à faciliter les licenciements, développer la précarité et réduire les possibilité de lutte des syndicats.
Cette loi a constitué un recul social extrêmement important, les ordonnances anti-sociales actuelles en sont le prolongement. Parce qu'il luttait notre camarade a été condamné, soi disant pour avoir blessé 7 policiers en tenue anti-émeute, à lui tout seul, en une minute et à mains nues... Face aux mensonges et à la justice bourgeoise, un rassemblement s'est tenu à Lyon pour exiger une fois de plus la relaxe pour notre camarade, et réaffirmer que la répression ne désarmera jamais le mouvement ouvrier. Entre 300 et 400 militants étaient présents pour apporter leur solidarité de classe avec Martin. Nous saluons la Jeunesse Communiste de la Loire pour l'organisation de cet évènement important pour concrétiser la solidarité politique entre ceux qui se battent au quotidien contre l'exploitation capitaliste.
Nous reproduisons ici l'intervention de la délégation de la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône présente au rassemblement.
Camarades
Nous sommes aujourd’hui réunis une fois de plus pour apporter notre soutien à Martin. Si nous sommes si nombreux c’est aussi parce que lorsque la justice attaque nos camarades elle s’attaque à l’ensemble de notre syndicat et de notre organisation.
Le procès de Martin est un procès politique. Dans la forme il est jugé sur son comportement durant l’action contre Gagnaire, mais dans les faits, c’est son investissement politique et syndical qui est jugé.
La stratégie des gouvernements successifs est de s’attaquer à des militants personnellement. Ces attaques ont pour but de décourager à la fois les personnes investies dans la lutte et ceux qui souhaiteraient nous rejoindre. C’est ainsi que la justice de classe s’est abattue sur les Goodyear, les camarades d’Air France et tant d’autres… parce que les gouvernements, que ce soit ceux de Sarkozy, Hollande ou encore Macron ainsi que les instances de justice sont les représentants institutionnels de la bourgeoisie, qui a pour seul but l’accroissement de ses profits par l’exploitation des travailleurs.
La CGT œuvre chaque jour à l’organisation et la solidarité des travailleurs afin que ceux-ci luttent pour défendre leurs droits et pour en gagner de nouveaux. C’est parce que la CGT est le meilleur outil des travailleurs contre l’exploitation qu’elle est attaquée dans tous les médias et que ses militants sont aussi souvent traînés en justice par le patronat ou même l’État.
Rappelons que durant la Loi Travail, tous les médias ont honteusement participé à la création d’un climat de tension entre travailleurs non organisés et travailleurs organisés. Ils ont complètement rempli leur rôle de chiens de garde du capital et ont une grande responsabilité dans les attaques que nous avons subies, comme lorsque notre camarade Abdel de la CGT 13 s’est fait rouler dessus par un camion durant un barrage filtrant devant une zone commerciale.
Depuis toujours, la justice, la police, les médias et toutes les instances gouvernementales sont unies, dans leur intérêt contre les organisations qui défendent et organisent les travailleurs : la CGT et la Jeunesse Communiste.
Camarades !
Systématiquement, le capital et ses chiens de garde parlent de notre violence. Mais ils occultent la réelle violence, la violence sociale générée par le système capitaliste tous les jours. La violence sociale ce sont les 14.000 morts par an causés par le chômage, ce sont les plus de 500 morts au travail par an, ce sont les divorces et les suicides générés par le recul social, comme malheureusement l’un de nos camarades de Goodyear il y a peu.
La violence ce sont les plus de 4000 condamnations de syndicalistes et de militants depuis la loi Travail. Ce sont les prisons surpeuplées, les quartiers populaires abandonnés au chômage et à la misère, ce sont les agressions toujours plus nombreuses d’une police fascisante, toujours plus armée, contre les classes populaires.
Mais la violence et la barbarie capitaliste mes camarades, ce sont aussi les guerres impérialistes menées par l’État français pour sécuriser les intérêts des monopoles. Qu’ils continuent à nous traiter d’extrémistes, eux qui n’hésitent pas à dévaster des pays entiers, à causer des centaines de milliers de morts et de réfugiés, ces mêmes réfugiés qu’ils laissent se noyer en méditerranée, eux qui ont créé les conditions pour développer le terrorisme, eux qui n’ont jamais arrêtés de collaborer avec Daesh ! Nous continuerons de dénoncer leurs mensonges.
L’offensive de la classe bourgeoise se heurte à la résistance du mouvement ouvrier organisé, et cela ils ne peuvent pas le tolérer. C’est pour cette raison que le pouvoir emploie tous les moyens à sa disposition pour nous réduire au silence. Ils nous attaquent physiquement, ils nous condamnent, ils veulent à tout prix organiser la division entre les travailleurs.
Pour ce faire ils n’hésitent pas à laisser se développer les forces fascistes, ils mettent en place des lois d’exception, et justifient les attaques contre les travailleurs organisés.
Mais, camarades, la répression c’est aussi un signe de désespoir. Peu importe la violence, nos exploiteurs ne peuvent pas vaincre. Leur système est plongé dans la décrépitude la plus totale, il enchaîne les crises toutes plus ingérables les unes que les autres. Il n’a aucune solution pour gérer le chômage de masse qu’il créé et ainsi aujourd’hui ne tente même plus de cacher son essence anti-sociale : il attaque ouvertement toute la classe ouvrière : les étudiants, les travailleurs, les lycéens, les privés d’emplois, les retraités. Autant de personnes qui composent la classe ouvrière et les couches populaires, autant de personnes qui ont intérêt au renversement du capitalisme, que la force de la réaction actuelle ne peut que convaincre de la réalité de la lutte des classes et de la brutalité de l'exploitation capitaliste.
Aujourd’hui nous sommes tous présents non seulement pour soutenir Martin mais aussi pour leur rappeler que nous ne céderons jamais face à leurs sombres manœuvres de division et leurs tentatives de découragement. Car chaque fois que la bourgeoisie nous attaque c’est parce que nous remplissons notre rôle en tant qu’organisations de la classe ouvrière et cela ne fait que renforcer notre détermination.
Nous sommes ici parce qu’à travers Martin, l’État français et la justice de classe veulent faire le procès du mouvement ouvrier et des communistes. Mais c’est le procès du système capitaliste dont la société a besoin ! Quoi qu’on en dise le procès de Martin est politique et c’est pour cette raison que notre solidarité, elle aussi, est politique !
Le patronat n’arrêtera jamais d’attaquer les travailleurs tout comme nous ne cesserons jamais d’organiser ces derniers jusqu’à la révolution et la victoire de la classe ouvrière. Dans cette lutte nous continuerons sans relâche à porter l'espoir du changement révolutionnaire, conscients de la possibilité et de la nécessité de la construction du socialisme, conscients que les conditions sont réunies pour supprimer définitivement le chômage, la misère, l'exploitation et les guerres. Ce monde là se tient en face de nous. Toutes les crises capitalistes le rendent plus visible et plus net.
Les travailleurs ne seront libres que lorsqu’ils seront au pouvoir. Vive la CGT, vive la Jeunesse Communiste, vive la solidarité des travailleurs. Justice pour Martin.
Nous seuls combattons pour l’avenir, parce que seule la classe ouvrière a un futur !