Noël de misère, Noël d'espoir!
- Le 25/12/2020
Noël 2020: Noël de misère, Noël d'espoir, Noël de lutte des classes!
A bien des égards, Noël 2020 apparaît pour notre classe comme bien différent de celui de 2019.
Il y a un an, des milliers de travailleurs grévistes avaient passé un réveillon combattif, sur les piquets de grève, dans les bourses du travail, opposant aux rigueurs de la lutte (et du climat !) la chaleur de la fraternité.
Aujourd'hui, en cette veille d'un Noël entre deux couvre-feu, règne une atmosphère bien différente.
Aujourd'hui, entre deux couvre-feux, règne une atmosphère bien différente. La pandémie fait planer une ombre macabre au-dessus des célébrations, et l’on continue de compter ces morts causées par la destruction du système de santé publique. Mais c’est aussi le spectre angoissant de la crise économique qui s’est invité à la fête. À la litanie des hospitalisations et des décès de Covid-19 s'ajoute celle des plans sociaux, des nouveaux inscrits au RSA, des travailleurs qui rejoignent l'immense armée des privés d'emploi. Nous savons que cette crise n'est qu'à son début.
Le spectre de la fascisation rôde aussi. Depuis le grand mouvement populaire contre le racisme d'Etat au mois de juin, le gouvernement n'a cessé de multiplier les provocations ouvertement islamophobes. Se cachant hypocritement derrière l’argument du « péril islamiste » afin de promulguer les lois scélérates dites Séparatisme et Sécurité Globale, le masque est tombé il y a peu et nul doute ne peut exister sur le tournant autoritaire du gouvernement bourgeois : fichage des militants révolutionnaires ; mainmise sur le droit d’association et limitations à la liberté religieuse ; impunité totale garantie aux forces de police en empêchant toute dénonciation de violences images à l'appui ; surveillance massive des espaces publics par la généralisation de l’usage de drones et de dispositifs de reconnaissance faciale ; obligation pour les imams de se désolidariser des mouvements antiracistes et anti-impérialistes, etc.
Mais au cœur de l'hiver capitaliste, l'espoir luit toujours. Des manifestations massives contre l'autoritarisme d'Etat aux grèves qui se multiplient, parfois victorieuse comme celle d'Onet à Valenciennes, des actions de solidarité concrète comme celle organisée par la CGT dans les Bouches-du-Rhône ou par le Secours populaire partout en France, au processus lancé par plusieurs syndicats de lutte, notamment ceux des industries chimiques, pour impulser un vaste mouvement contre les suppressions d'emplois dès janvier 2021... la lutte des classes continuent d'exister, et pas forcément à l'avantage de nos exploiteurs !
Dans le monde entier, les peuples retrouvent le chemin des luttes entamées depuis 2018-2019. En Inde continue d’avoir lieu la plus grande grève générale jamais connue et les mouvements paysans ne faiblissent pas. En Kanaky ("Nouvelle Calédonie") le peuple Kanak se mobilise par la grève et les blocages contre les manœuvres de l'Etat colonial français pour le priver de son industrie, et donc de toute perspective d'indépendance réelle.
Les conditions auxquelles font face les travailleurs et la jeunesse en France sont rudes, puisque le capitalisme nous promet une nouvelle année de guerre et de misère. Mais nous ne devons pas oublier qu'il y a 100 ans, jour pour jour, dans des conditions bien plus dramatiques au lendemain de la Grande Guerre, s'ouvrait le Congrès de Tours. C’est au cours de ce congrès du Parti socialiste - SFIO que surgit le véritable Parti de la classe ouvrière française. Se débarrassant des traîtres social-chauvins et des opportunistes en tout genre qui avaient livré le prolétariat pied et poing liés à la grande boucherie impérialiste, il rejoignit l'Internationale Communiste et engagea sa transformation en Parti d'avant-garde révolutionnaire: le Parti communiste.
Rappelons les mots mémorables par lesquels Paul Vaillant-Couturier, grand dirigeant du PCF et rédacteur en chef de L'Humanité, conclut son éditorial de la Noël 1926 :
"Sans doute, communions-nous aujourd’hui, jour de Noël, dans le souvenir de nos morts ouvriers, sans doute pensons-nous au chômage qui s’étend, à la misère qui vient, aux usines qui débauchent, mais nous nous souvenons aussi, que dans la vieille légende chrétienne, Noël est un jour de naissance, un jour de promesse, un jour d’espoir pathétique, le jour du Sauveur. Et nous n’oublions pas, nous, les artisans passionnés d’une Révolution inéluctable, que le Sauveur, camarade, c’est toi-même avec ton marteau, avec ta faucille, avec ton fusil".
L'année 2021 n'est pas encore écrite! À nous d'en faire l'année du renversement de ce gouvernement réactionnaire et un jalon vers la prise du pouvoir par la classe ouvrière et ses alliés !
Faisons front pour refuser de payer la crise ! En avant vers la contre-offensive ouvrière et populaire!
En avant vers un monde nouveau, où nous pourrons fêter la paix et la fraternité entre les peuples, un monde sans chômage, sans misère, débarrassé de toute forme d'exploitation et de domination !
chômage socialisme révolution lutte précarité