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NIGER : A BAS LES MANOEUVRES DE LA FRANCE IMPERIALISTE !

  • Le 12/08/2023

Depuis le 26 juillet, le Niger n'est plus à la botte de la France.

Non pas tant parce qu'un coup d'Etat militaire a renversé le gouvernement "civil" (ce dont la France peut très bien s'accomoder, comme elle l'a fait récemment au Tchad) mais parce que le nouveau "Conseil national pour le Salut de la Patrie", composé de hauts gradés de l'armée nigérienne, a suspendu les livraisons d'uranium à la France, dénoncé les accords de coopération militaire et exigé le départ des troupes françaises de la région sahélienne. Le nouveau pouvoir a reçut le soutien des juntes militaires du Mali et du Burkina Faso.

Depuis la CEDEAO - Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest - menace le Niger d'intervention militaire et a décrété un blocus économique sur le Niger. En cela elle emboîte le pas à l'Etat français, à l'Union européenne et à la Banque mondiale. Les préparatifs de guerre ont reçu le soutien de Antonio Guetteres, secrétaire général de l'ONU. En arrière plan, les Etats-Unis surveillent la situation, alors que plusieurs bases américaines (officielles et non officielles) sont déjà présentes sur le territoire.

Celui n'a pourtant rien trouvé à redire du tournant autocratique du gouvernement sénégalais de Macky Sall, qui interdit les partis d'opposition et massacre ses opposants dans la rue. Macky Sall respecte en effet le "droit international", à savoir le droit des monopoles capitalistes à piller l'Afrique.

Dans les médias français, la propagande bat son plein : il s'agirait d'une manoeuvre de l'impérialisme russe et de son allié chinois, les Nigériens seraient manipulés par quelques agents secrets du FSB etc...

Cette vision grossière qui réduit les peuples d'Afrique à de "grands enfants" qui seraient perdus sans la tutelle de la France est évidemment toute empreinte de néocolonialisme. Elle évacue de l'histoire un acteur majeur : les masses populaires africaines.

Celles ci, après les reflux des années 1990-2000, sont de retour sur la scène de l'histoire : du Sénégal au Soudan, en passant par le Burkina Faso, les révoltes se multiplient contre l'impérialisme français et les bourgeoisies domestiques.

Cela dans un contexte où l'impérialisme français est déclinant, faisant face à la compétition toujours plus grande de ses rivaux : les monopoles russes et chinois. Ces derniers cherchent à améliorer leur position dans le système impérialiste mondial, c'est à dire à trouver de nouveaux débouchés pour exporter leurs capitaux, imposer un repartage des marchés et des ressources aux puissances occidentales. Les capitalistes russes et chinois n'ont donc pas intérêt à une émancipation des pays africains, ce qui signifierait une remise en cause de la pyramide impérialiste, et donc du capitalisme.

L'émancipation des peuples d'Afrique ne peut être conduite par des officiers d'armées néocoloniales, dont la fonction est le maintient de leurs Etats en bas de la pyramide. L'expérience passée, de Thomas Sankara (assassiné par ses pairs pour avoir pris au sérieux les aspirations anti-impérialistes et anticapitalistes des masses) aux récents changements de régime au Mali, au Burkina et en République centrafricaine, le montre. Seules les masses populaires, groupées autour de la classe ouvrière et de son Parti, peuvent accomplir la tâche de libérer leurs pays de l'impérialisme, d'achever l'indépendance nationale et par là même de s'engager sur la voie de la construction socialiste.

Pour autant, en tant que communistes agissants sur le territoire de l'Etat français, notre rôle est de combattre l'impérialisme français et ses alliés, principale menace pour les peuples d'Afrique. C'est lui qui aujourd'hui impose des blocus criminels et arme les pays de la CEDEAO afin de déclencher une guerre fratricide en Afrique de l'Ouest. C'est lui qui a mené une guerre destructrice au Sahel sous couvert de lutte antiterroriste, tout en armant et protégeant les mêmes groupes terroristes, comme l'ont dénoncé nos camarades du SADI (Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance – Mali) et de l'ODJ (Organisation Démocratique de la Jeunesse – Burkina Faso) maintes et maintes fois. C'est lui qui pille les ressources à travers ses monopoles et le Pacte colonial, contrôle la monnaie à travers le franc CFA (futur ECO). C'est lui qui soutient la répression des masses au Sénégal, au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Soudan...

Aujourd'hui comme hier, la tâche de la classe ouvrière et du peuple travailleur de France est bien de combattre ses propres exploiteurs, les capitalistes français.

La lutte des peuples d'Afrique vise le même ennemi que le nôtre : une défaite pour lui là-bas, c'est un appui de plus pour nous pour construire la lutte contre les monopoles. Si Total ne peut plus exploiter ses puits et ses raffineries là-bas, si la CMA CGM ne peut plus accéder aux ports africains, si ORANO perd ses mines au Niger.... cela les rend plus fragiles face aux grèves ici. L'impérialisme français affaiblit signifie la bourgeoisie française affaiblie et donc notre classe plus forte.

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