Motion de soutien aux intermittents en lutte

Chers camarades,

La Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône tient à vous déclarer son soutien total.

Vous les savez, cette crise soi-disant sanitaire, soi-disant nouvelle ne nous amène rien de nouveau. La même misère, le même chômage, la même remise en cause de tous nos droits lorsque nous ne sommes pas assez forts pour les défendre. Seulement, en ce moment nous subissons tout cela avec une violence démultipliée.

Des secteurs entiers sont mis à l’arrêt : vous en faites partie, comme l’aéronautique, le tourisme saisonnier ou la restauration, soi-disant parce qu’ils sont « non-essentiels ».

Premièrement, nous voulons affirmer haut et fort : aucun travailleur n’est non-essentiel ! C’est notre travail qui produit les richesses. Les parasites, les séparatistes, ce sont ceux qui accaparent ces richesses et nous en spolient. Peu importe où nous travaillons, ce que nous produisons : nous avons droit à travailler et à en vivre dignement !

Les capitalistes parlent au nom de toute la société pour déclarer des secteurs essentiels ou non, mais ils ne défendent que ce qui leur rapportera les plus grands profits, et maintiendra leur système en place. Nous, nous défendons la satisfaction de nos besoins sociaux. Et nous affirmons que la culture, le spectacle constituent des besoins fondamentaux qui doivent être soutenus par l’ensemble de la société, rendus accessibles à tous !

Ailleurs, ce sont des sites qui ferment, des plans de restructurations qui pleuvent. Partout notre outil de travail est détruit, partout le chômage explose. En 2020, un million de travailleurs supplémentaires se sont retrouvés sans rien d’autre que le RSA : autrement dit la charité d’Etat qui nous mendie la misère. Dans ce contexte la réforme qui vise à détruire l’assurance chômage est maintenue ! Cela montre une fois de plus que nous ne sommes pas face à des mauvais gestionnaires mais face à un Etat totalement au service des intérêts de la classe bourgeoise.

Sous prétexte de Covid, les média, le gouvernement, les patrons veulent ressusciter le mythe du « gagnant-gagnant », de la convergence d’intérêt entre les classes. Ils mettent en place des lois de police et font doucement basculer notre pays vers la dictature sous prétexte de gérer une épidémie qui soi-disant « ne regarde pas le porte-monnaie du malade ». Mais en réalité ils ont continué de saboter l’hôpital public et n’ont pas touché aux cliniques privées. Ils ne cherchent pas à nous protéger de la maladie, ils protègent les intérêts de la bourgeoisie de notre colère !

Aussi votre lutte est importante, parce qu’elle attaque la chape de plomb que l’on tente de faire tomber sur ce pays. Vous êtes actuellement la face émergée de l’iceberg, à l’image des étudiants il y a quelques semaines. A ce titre votre lutte nous représente tous. Elle montre que les travailleurs n’abandonneront pas. Aussi nous voulons vous dire : vous n’êtes pas seuls.

Nous refusons d’être la génération sacrifiée dont parlent les média. Nous voulons un avenir sans misère et nous voyons que votre lutte va aussi dans ce sens. Dans les lycées, les CFA, les facs, les ateliers, les magasins, les pole emploi et les cafs, il existe une jeunesse qui s’organise et qui lutte.

Cette jeunesse est heureuse de voir votre mobilisation, car elle sait que de tous temps les travailleurs de la culture ont pris part aux luttes de notre classe. Et en cette année 2021, elle se remémore particulièrement la mémoire d’Eugène Pottier, ayant écrit il y a 150 ans les vers les plus connus de l’humanité :

Debout, les damnés de la terre…

Marseille, le 25 mars 2021