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8 MARS : POUR L'ÉMANCIPATION DES FEMMES, LUTTONS CONTRE LE CAPITALISME, DANS NOS ENTREPRISES, DANS LA RUE, PARTOUT !

Le 8 mars est devenu une journée incontournable pour les institutions et les entreprises, y compris le gouvernement Macron-Bayou. Mais comme chaque année, ils ne manqueront pas d’en faire une simple « Journée de la Femme », un spectacle creux où ils se féliciteront de leurs soi-disant avancées pour les droits des femmes. (...)

MANIFESTATION SAMEDI 8 MARS : 13H30 PLACE CHARLES DE GAULLES DEVANT LE MEDEF À L'APPEL INTERSYNDICALE PUIS À 14H30 VIEUX PORT 

Ce sont des hypocrites, mais à la différence de l’an passé, cette façade faussement progressiste s’étiole devant l’orientation de plus en plus claire vers les forces politiques les plus réactionnaires, le RN en tête ce qui prépare des offensives réactionnaires de plus en plus violentes contre les droits des femmes.

 

Les politiques antipopulaires continuent et s’intensifient par la casse de l’hôpital public, l’annonce de nouvelles coupes budgétaires, de nouvelles suppressions de postes, de nouvelles fermetures d'hôpitaux et de cliniques, par la coupe les subventions de l’Etat à des associations tels que le Planning Familial, mettant en danger l’accès à la santé, aux droits sexuels et reproductifs et à des conditions de travail dignes ; entravant de fait l'accès à l'avortement et à d'autres soins essentiels.

 

Ce sont les mêmes qui célèbrent un violeur notoire comme Gérard Depardieu, laissent des ministres comme Darmanin en poste et protègent systématiquement les agresseurs. La justice bourgeoise les couvre, la police les protège, ce sont toujours les victimes qui sont accusées.

 

Ce sont les mêmes qui ont imposé la retraite à 64 ans, réforme qui frappe de plein fouet les secteurs les plus précaires de la classe ouvrière, où les femmes sont surreprésentées. Les femmes représentent ainsi les 2/3 des contrats partiels, sont cantonnées dans des métiers mal payés et aux compétences non reconnues (nettoyage, soins à domicile...). Elles touchent des salaires en moyenne 28% inférieurs à ceux des travailleurs masculins et des pensions 40% inférieures.

 

Ce sont les mêmes qui font en sorte que les ventes d'armes par l'État, tout entier au service des marchands de canons et profiteurs de guerre, battent leurs records. En Ukraine, en Palestine, au Yémen, au Congo, au Soudan... ce sont les femmes qui sont les premières victimes des atrocités commises au cours des conflits, que ce soit par des soudards, des mercenaires ou des trafiquants d'êtres humains qui profitent de la vulnérabilité des femmes exilées.

 

Et ceux au plus grand bénéfice des impérialistes pour qui la guerre est l'outil favori pour le repartage des marchés et matières premières, par le pillage des pays les plus vulnérables. Ce n'est pas un hasard si le Kivu (Congo Kinshasa) est un enfer pour les femmes en même temps qu'un gigantesque réservoir de terres rares ! 

 

Macron évoque la possibilité de réduire drastiquement la durée des congés maternité, tout en assignant les femmes à la maternité en parlant de "réarmement démographique". Bayrou avance désormais les thèses de l’extrême-droite de la « subversion migratoire », du « grand remplacement ». Ils prétendent défendre les femmes face à l’extrême droite, alors qu’ils ouvrent la voie à Marine Le Pen, qui prône  dans son programme le déremboursement de l'IVG par la Sécurité sociale, ce qui prive de fait de l'accès à ce droit de nombreuses femmes travailleuses ainsi qu'à de nombreux autres soins essentiels, pour les femmes et pour les minorités de genre. 

 

C’est bien sous le prétexte de « défendre la femme » que le capitalisme en crise se cherche des boucs émissaires pour survivre en désignant les immigrés et les musulmans qui importeraient les VSS avec eux.

Pour autant, les VSS sont le produit d’un système patriarcal dans son ensemble, qui sont systématiquement couvertes et banalisées par ce personnel politique au service de la bourgeoisie.

 

On le voit avec l’affaire Betharram, où l’on découvre que François Bayrou a couvert pendant des décennies des dizaines de cas de pédocriminalité dans le collège-lycée privé catholique de l'institution Notre-Dame de Bétharram. Des prêtres agresseurs ont été protégés, déplacés discrètement, pendant que des centaines d’enfants ont été brisés. Bayrou savait et n’a rien fait, parce que la protection des institutions bourgeoises passe avant la justice pour les victimes.

 

On le voit aussi avec l’affaire Mazan, où l’extrême-droite a tenté une nouvelle récupération ignoble pour associer VSS aux étrangers alors que cette affaire témoigne à l’inverse que les VSS à l’encontre de Gisèle Pelicot a été commis par une fourchette représentative d’hommes de la société, d’ouvriers, fonctionnaires, commerçants, patrons, blancs, noirs et autres.

 

Ces crimes ne sont pas des faits isolés. Ils sont le produit d’un système patriarcal et d’exploitation qui considère les femmes comme des objets, comme une main-d'œuvre bon marché et corvéable à merci.

 

Le capitalisme sème la division entre les genres comme un outil de contrôle social. Il a enfermé les femmes dans le foyer pour exploiter une force de travail gratuitement, puis il les a envoyées en masse au travail quand la bourgeoisie en avait besoin. Aujourd’hui, il prétend leur offrir formellement l’égalité, mais les femmes restent la moitié la plus surexploitée du prolétariat.

 

Elles occupent les emplois les plus précaires et cela dans les services les plus essentiels : femmes de ménage, assistantes de vie, aides-soignantes, travailleuses de la petite enfance… Autant de métiers invisibles, sous-payés, pourtant essentiels au fonctionnement de la société.

 

Elles subissent quotidiennement les violences sexistes et sexuelles, qui ne sont pas des violences isolées du capitalisme mais bien un outil de domination pour les maintenir dans la peur, le silence et l’isolement.

 

Cette division du travail permet au capitalisme d’opposer les hommes et les femmes au sein de notre classe, les travailleurs et travailleuses, d’empêcher l’unité et de maintenir une armée de réserve de travailleurs précaires, taillables et corvéables à merci.

 

Enfin, il est nécessaire de ne pas leur céder cette date et son histoire qui ne sont pas et ne seront jamais les leurs. 

 

Depuis le 8 mars 1917, jour où les femmes ouvrières de Petrograd se sont soulevées contre l'autocratie tsariste et ont ouvert la voie à la Révolution soviétique, les femmes travailleuses du monde entier ont fait de cette date une journée de lutte contre l'oppression des femmes et du prolétariat, pour l'abolition du capitalisme et du patriarcat. 

 

En 1910 déjà, par la voix de Clara Zetkin, l'Internationale ouvrière avait voulu faire de cette date une journée de mobilisation mondiale de la moitié la plus exploitée du prolétariat international. Elle est devenue pour la première fois un jour férié dans la toute jeune Russie soviétique, sur proposition de Lénine : l'État soviétique, premier État à légaliser l'avortement et à s'engager dans l'émancipation réelle des femmes ouvrières, a été imité par tous les États socialistes qui l'ont suivi. 

 

Ce n'est que 60 ans plus tard, après un long travail de la Fédération démocratique internationale des Femmes (FIDF), dirigée entre autres par les camarades Eugénie Cotton (scientifique et antifasciste française), Hertta Kuusinen (communiste finlandaise), Freda Brown (communiste australienne) et Fatima Ahmed Ibrahim (communiste soudanaise), que les Nations unies en ont fait la "Journée des Nations unies pour les droits des femmes et la paix internationale". 

 

Aujourd'hui, le 8 mars est devenu une date incontournable de l'agenda militant, et chaque année les mobilisations ramènent de nouvelles forces vives.

 

Il y a deux ans, la journée du 8 mars suivait une journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, permettant de poser la question de la place centrale des travailleuses dans la lutte et de la question de la grève reconductible. Liant ainsi les revendications particulières des travailleuses à celles de l’ensemble de la classe.

 

Il y a un an, le 8 mars se déroulait comme elle se déroulera cette année dans le contexte international du mouvement de solidarité avec la résistance palestinienne face au régime colonial sioniste. Comment ne pas évoquer le rôle immense des femmes palestiniennes dans la Résistance ? 

 

Le 8 mars permet de rappeler que les femmes travailleuses sont en première ligne face à la réaction sous toutes ses formes, dernier recours du système capitaliste en crise. 

Système capitaliste qui dès ses origines n'a fait que renforcer la domination patriarcale, en faisant d'abord des femmes des "prolétaires domestiques" (formule de la socialiste Flora Tristan, reprise par Engels) puis la moitié la plus exploitée du prolétariat. 

 

Communistes, nous nous battons contre toutes les dominations et aliénations engendrées par l'exploitation de la majorité par la minorité exploiteuse. Nous refusons les discours qui prétendent que la lutte pour l'émancipation des femmes doit passer "après" celle pour l'émancipation de la classe ouvrière ou que ces luttes seraient séparées, ne se rencontrant qu'occasionnellement. 

Malheureusement, cette conception est répandue dans les syndicats et les organisations politiques, avec l'idée que seules les femmes seraient appelées à participer à la grève féministe, toutes les femmes quel que soit leur classe sociale.  

 

Pourtant, l'histoire du 8 mars montre que l'émancipation des femmes est portée avant tout par les femmes de la classe ouvrière liées à l'ensemble du mouvement ouvrier, indépendamment de la bourgeoisie et du féminisme libéral, que combattent toujours les femmes révolutionnaires comme Clara Zetkin et Alexandra Kollontaï. Elle montre que les femmes travailleuses organisées ont un potentiel révolutionnaire, celui de passer de la moitié inférieure du prolétariat à son détachement le plus avancé. 

 

Les avancées historiques des droits des femmes comme le droit de vote, le divorce et l'avortement ont eu lieu dans un contexte où il existait un mouvement ouvrier puissant et organisé. 

 

La lutte contre le gouvernement réactionnaire, contre le patronat exploiteur, le système capitaliste et patriarcal nécessite de reconstruire le mouvement ouvrier, avec une orientation de classe et de combat, qui refuse toute intégration dans les institutions bourgeoises, y compris sous couvert de "progressisme". Elle nécessite une organisation politique révolutionnaire qui lutterait contre les tendances opportunistes de toute sorte, contre la pénétration des idéologies réactionnaires dans notre classe, sexistes, racistes, LGBTphobes... avec pour perspective son unité dans le combat révolutionnaire pour l’émancipation de toutes et tous, par l’édification d’une société nouvelle où "le libre développement de chacun sera la condition nécessaire au développement de tous" : le communisme. 

 

C’est sur cette base que nous, Jeunes Communistes des Bouches-du-Rhône, nous nous associons aux appels à la grève et à la manifestation le 8 mars !

 

Contre l’oppression patriarcale et l’exploitation capitaliste : le 8 mars et après, bloquons toutes et tous ensemble la production et envahissons les rues !

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