DÉFAITE DE L’IMPÉRIALISME US ET DE SES ALLIES EN AFGHANISTAN ET RESTAURATION DE L’ÉMIRAT ISLAMIQUE : QUELLES PERSPECTIVES ?

Le régime fantoche installé par les Etats-Unis s'est effondré comme un château de cartes, preuve s'il en fallait qu'il ne s'agissait que d'une clique mafieuse, vivant du pillage, du racket, de divers trafics et bien sûr du détournement de l'aide internationale.

La majorité des élites urbaines ont préféré accepter le retour au pouvoir des Taliban, pourtant honnis par la population des villes.

Depuis le début de l'occupation de l'Afghanistan, les Partis communistes et ouvriers, la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), le Conseil Mondial pour la Paix et la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD) ont dénoncé une guerre impérialiste et coloniale, visant au contrôle par les monopoles US et européens d'un territoire clef en plus d'être riche en ressources naturelles.

La "guerre contre le terrorisme" déclenché par l'administration Bush n'a jamais été qu'un prétexte des plus hypocrites. Sans l'impérialisme US, les Taliban n'auraient jamais pu arriver au pouvoir en 1996.

Ce sont les Etats-Unis d'Amérique qui, dès 1978, ont armés, financés et soutenus par tous les moyens possibles les bandes armées mafieuses qui se sont regroupés sous le nom usurpé de "Moujahidines" ( "combattants de la Foi", dont sont issus les Taliban) afin de détruire la République démocratique d'Afghanistan et son pouvoir révolutionnaire. Objectif atteint en 1992, basculant le pays dans le chaos et la terreur.

Ce sont les Etats-Unis d'Amérique qui, avec l'aide du Pakistan, ont aidé les Taliban à établir leur Emirat en 1996, les soi-disant "Moujahidines" se révélant incapables de diriger le pays.

De 1996 à 2001, les Taliban purent installer un régime de terreur réactionnaire sans que la "communauté internationale" ne trouve rien à y redire.

Les quelques voix qui dénonçaient les massacres, les tortures, la réduction à l'état d'esclaves des femmes... étaient superbement ignorées.

Mais en 2001, les Taliban refusèrent des projets de gazoducs et d'oléoducs proposés par les compagnies pétrolières US.

Dès juillet 2001, les US preparèrent l'invasion de l'Afghanistan, reprenant contact avec le seigneur de guerre Massoud, qui s'étaient illustrés par de nombreux crimes contre la population civile, notamment à la tête de l'Etat islamique d'Afghanistan de 1992 à 1996.

Les médias occidentaux se prirent soudainement de pitié pour les femmes afghanes, dont le sort leur avait été complètement indifférent jusqu'ici.

Les attentats du 11 septembre 2001, perpetrés par Al-Qaïda, fournirent le prétexte idéal pour l'invasion militaire. Toute tentative de négociation avec le régime Taliban pour obtenir l'extradition de Ben Laden furent d'emblées écartées.

Washington avait déjà décidé du sort de l'Afghanistan.

Une propagande de guerre inouïe fut mise en oeuvre pour convaicre les peuples du bien-fondé de l'agression impérialiste contre l'Etat afghan.

L'opinion publique, traumatisée par les massacres du 11 septembre, ne réagit pas, les forces de paix se retrouvèrent minoritaires.

La guerre devait être rapide, juste et libératrice. Elle allait durer vingt ans, faire des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et livrer le pays au pillage de bandes armées toujours plus prédatrices, à leur propre compte ou aux services de puissances impérialistes.

L'Association Révolutionnaire des Femmes d'Afghanistan (RAWA), reconnue internationalement pour sa lutte clandestine héroïque contre l'Emirat islamique et qui s'opposa dès le départ à la guerre, fait le bilan :

" L’insécurité, la guerre généralisée et l’incertitude quant à l’avenir, les attentats suicides, les assassinats ciblés, la corruption rampante, la drogue et la toxicomanie, la pauvreté, les déplacements de population et bien d’autres choses encore, sont les préoccupations quotidiennes de notre peuple, et en particulier des femmes. L’Afghanistan est toujours décrit comme « le pire endroit pour naître en tant que femme ». (...) Sous le régime des Talibans, la culture de l’opium a été interdite, mais aujourd’hui, l’Afghanistan est la plus grande base de contrebande de drogue tandis que les divisions ethniques et les affrontements armés sont à leur plus haut niveau.

Nous aimerions également vous rappeler que si l’Afghanistan a été bombardé par les États-Unis et l’OTAN, c’est à cause des Talibans et d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, les Talibans sont de retour au pouvoir et Daech est présent dans tout le pays… Même si les Talibans gouvernent l’Afghanistan, le terrorisme, la destruction et les combats ne cesseront pas."

La guerre n'a jamais eu pour objectif la libération du peuple afghan. Les ingérences impérialistes n'apportent que plus de souffrances, de chaos et de destruction.

Aussi avec RAWA nous rappelons que "Tant que les États-Unis et de nombreux autres courtisans impliqués tels que le Pakistan, l’Iran, la Turquie, et même la Russie, la Chine et l’Inde trouveront leur intérêt à soutenir des fondamentalistes religieux et des criminels connus, il sera difficile de trouver une solution."

Aussi nous dénonçons le plus fermement tous les appels à continuer la guerre qui émanent de gauche comme de droite, voire parfois d'extrême gauche.

Que ces pseudos-internationalistes, Kautsky des temps modernes, aillent mourir pour la sale guerre des capitalistes, elle n'est pas la nôtre !

Si nous ne pouvons-nous réjouir de la restauration de l'Emirat, nous l'affirmons avec force : personne d'autre hormis le peuple afghan a le droit de décider du sort de l’Afghanistan !

Le meilleur soutien que nous pouvons adresser aux forces démocratiques et sincèrement anti-impérialistes d'Afghanistan et de combattre tous les plans impérialistes visant à soumettre le peuple afghan aux diktats des monopoles et de leurs bras armés locaux, à déstabiliser le pays et la région dans le cadre des rivalités inter-impérialistes.

Cela passe par le rapatriement de tous les soldats français présents en dehors du territoire national, de la fermeture de toutes les bases militaires, de l’arrêt de tout trafic d’armes avec les bandes armées terroristes et les régimes réactionnaires qui les soutiennent.

Cette lutte anti-impérialiste passe également par la solidarité de classe avec tous les travailleurs fuyant les guerres, la misère et le chaos ; en exigeant l’accueil digne de tous les réfugiés, aux frais des fauteurs de guerre : les capitalistes.

Alors le peuple afghan saura de lui-même renouer avec ses traditions révolutionnaires, héritées de la grande Révolution de Saur de 1978 qui mis en place la République Démocratique d'Afghanistan, tout en tirant les leçons nécessaires.

A bas la guerre !

A bas l'impérialisme !

A bas l'OTAN !

Pour la paix et le socialisme : rejoins la Jeunesse Communiste !