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Voeux 2025 : déclaration de la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône

Nous diffusons le discours de la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône prononcé le 1er février à notre local devant camarades, amis, sympathisants à Marseille lors de nos vœux partagés avec Ligne Rouge.

D’abord, je vous souhaite, mes camarades, la bienvenue dans ce local qui est le local de tous les communistes et de tous ceux qui luttent. Je voudrais aussi vous souhaiter, au nom de la Jeunesse communiste des Bouches-du-Rhône, nos meilleurs vœux pour l’année 2025. L’année 2024 fut une année intense pour tous les militants progressistes. Alors qu’on nous demandait encore au début de l’année si nous condamnions le Hamas, nous commençons cette nouvelle année aux côtés des milliers de Gazaouis qui reviennent dans leurs cités dévastées par les bombardements et les combats, mais avec la certitude que jamais on ne les arrachera à leur terre.

Cette année 2024, nous l’avons passée tous les dimanches en manifestation pour la Palestine, ainsi que dans toutes les actions possibles : collage d’affiches, conférences, soirées de solidarité… Partout où nous avons pu porter la Palestine, nous l’avons fait. Cela ne s’est pas fait sans opposition. L’année 2024 fut pour beaucoup d’entre nous la confirmation, s’il y en avait encore besoin, que notre bourgeoisie impérialiste était prête à tous les mensonges, à tous les excès pour protéger ses profits. Nous avons connu des manifs et des conférences interdites, des militants poursuivis en justice… Mais cela n’est rien, nous continuons à avancer, inspirés par les peuples palestiniens, libanais, yéménites et tous ceux qui luttent contre l’impérialisme.

Ces peuples qui, par leur résistance sans faille, déplacent des montagnes et font plier ceux qui se pensaient intouchables. Nous avons toujours insisté sur le soutien indéfectible à la résistance palestinienne. Les derniers cessez-le-feu au Liban et à Gaza nous le montrent : c’est la résistance qui met en échec le projet génocidaire sioniste. Donc, pour répondre à ceux qui nous le demandaient il y a un an, non, nous ne condamnons pas le Hamas. Non, le 7 octobre n’est pas un pogrom. Les peuples palestinien et libanais mènent une guerre pour leur existence et leur autodétermination. Ne pas les soutenir, c’est passer à côté de l’histoire, c’est se laisser entraîner dans la tombe avec l’impérialisme pourrissant.

Ainsi, la lutte pour la Palestine est aussi une lutte pour la vie, et à cette occasion, nous avons pu nous battre aux côtés de camarades exceptionnels, certains que nous connaissions déjà et que nous avons retrouvés, d’autres nouveaux que nous avons découverts. Nous nous sommes retrouvés dans la lutte pour la Palestine, mais aussi dans la lutte pour la libération de notre camarade George Ibrahim Abdallah. Voilà déjà plusieurs années que nous participons aux manifestations à Lannemezan pour exiger la libération du plus exemplaire de nos camarades, celui qui est un exemple pour nous tous, qui, malgré 40 ans de prison, refuse de plier, refuse d’abandonner, un résistant, un combattant de la même veine que ceux qui, armés de quelques fusils et lance-roquettes, font face à la puissante armée des colons sionistes.

Cette année sera la dernière de notre camarade en prison. Le mouvement de soutien à George Abdallah ne fait que grandir, plus de 3000 personnes à la dernière manif du 21 décembre à Paris, alors qu’ils n’étaient qu’une poignée au début, les irréductibles qui ont commencé le combat pour sa libération il y a plus de 20 ans. Parmi eux, nous rendons hommage à notre camarade Suzanne Le Manceau, qui, malgré la maladie, a combattu pour la libération de George et de la Palestine jusqu’à la fin. Car ces deux combats sont profondément liés : libérer George Ibrahim Abdallah, ce n’est pas une demande humanitaire, c’est une lutte aux côtés de notre camarade contre le système impérialiste qui opprime et massacre des peuples entiers pour le profit de quelques grandes entreprises et de quelques nations.

Aujourd’hui, le capitalisme, dans sa phase impérialiste et pourrissante, n’a même plus de mensonge à nous offrir. Il ne nous promet plus que la guerre, l’esclavage et la souffrance… Du retour au service militaire au fiasco du service national universel, notre bourgeoisie prépare le terrain dans la jeunesse pour la guerre à venir, celle qui leur permettra de repartager les ressources du monde. Cette année marquera la troisième année de la guerre en Ukraine, trois ans que les bourgeoisies russes et des pays membres de l’OTAN jettent dans le brasier les peuples russes et ukrainiens, tout cela pour le plus grand profit des fabricants d’armement et des grandes entreprises américaines, européennes, russes et chinoises qui feront leur profit en démantelant l’Ukraine.

 

Ainsi, le peuple ukrainien doit rester dans nos mémoires comme l’un des très nombreux martyrs de l’exploitation capitaliste. Le pays a connu le socialisme alors qu’il subissait encore le servage et la famine. Le socialisme a mis fin aux famines, a donné un emploi digne à tous, et au moment de sa chute, l’Ukraine était en pointe dans les domaines scientifique et industriel avec un haut niveau de vie. Après 30 ans de capitalisme, l’une des plus riches républiques socialistes soviétiques est réduite à un amas de gravats, où le chant des oiseaux a cédé la place aux explosions d’obus et au bruit infernal des drones-suicides.

 

Ainsi, aujourd’hui plus que jamais, le combat est à mener dans la jeunesse contre la marche à la guerre, contre la fascisation de la jeunesse. Lundi dernier, nos camarades, aux côtés des lycéens de Marseilleveyre, bloquaient leur lycée en réponse à des dégradations et des messages de haine réalisés dans le lycée. Qu’on ne se trompe pas : le fascisme est en marche dans la jeunesse, il fait son nid dans la résignation de millions de jeunes de la classe ouvrière qui savent instinctivement que leur vie sera plus difficile que celle de leurs parents. Ces jeunes pour qui la bourgeoisie capitaliste promet une vie précaire : de petits boulots, des stages non payés… Et qui, maintenant, avec la loi dite de « plein emploi », veulent les envoyer travailler pour toucher le RSA. Ces jeunes qui se retrouvent broyés par l’exploitation capitaliste, avec des corps de vieillard à même pas 30 ans, ces jeunes peu ou pas formés, sans équipement de sécurité, qui trouvent la mort sur des chantiers, c’est la promesse de Macron et des capitalistes pour « ceux qui ne sont rien ».

 

Nous avons pour mission de rassembler cette jeunesse, de briser son isolement, d’organiser notre colère collectivement et de saper les bases du fascisme. Ce ne sont pas les immigrés qui détruisent l’hôpital, ce ne sont pas les LGBT qui font de l’école un système autoritaire chargé de répartir la jeunesse selon les besoins des entreprises, c’est le capitalisme. La jeunesse aspire aujourd’hui à construire son avenir, mais nous devons tous porter que cet avenir sera collectif, afin de combattre les solutions individuelles proposées par le capital, comme l’auto-entrepreneuriat qui n’offre que plus d’exploitation et qui nous éloigne du collectif, ou comme l’enrôlement dans l’armée qui, pour beaucoup de notre classe, est un moyen de trouver un travail assuré. Nous, la jeunesse, ne voulons ni mourir à l’usine ni mourir à la guerre pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Nous voulons que l’industrie produise des biens pour nous tous et avec le moins de pollution possible. Quant à nos balles, nous les gardons pour nos propres généraux et notre bourgeoisie.

 

C’est pour cela que nous avons fait le choix cet été de ne pas seulement condamner le Nouveau Front Populaire comme une alliance social-démocrate, mais que nous avons aussi reconnu que pour de nombreux jeunes, c’était la première fois qu’ils militaient. À ce titre, nous avons plutôt décidé d’aller à leur rencontre pour que nous dépassions ensemble les simples petits accords parlementaires que la social-démocratie nous proposait. Et nous le revendiquons : nous irons chercher la jeunesse ouvrière là où elle se trouve. Nous refusons le sectarisme, car, forts de notre enseignement léniniste, nous savons que : « la révolution n’est pas une promenade de santé ! Son chemin est semé d’épines et de ronces. C’est en pataugeant jusqu’aux genoux dans la crasse, si besoin est, en rampant sur le ventre dans la boue et le fumier vers le communisme, que nous remporterons cette bataille ».

 

Enfin, l’année 2024 fut aussi pour nous une année importante, une année de Congrès qui vit, au mois de juin, notre direction politique et organisationnelle changer. Il est important pour nous, qui avons pris la relève, de rendre hommage au travail acharné des camarades qui nous ont précédés, qui ont pris leurs fonctions dans un moment difficile où nous n’avions plus de local où nous réunir et où l’organisation était divisée. Ils n’ont pas abandonné et aujourd’hui nous finançons un local. Nous montons chaque année sur la fête de l’Humanité où notre stand est réputé pour sa bonne humeur et sa festivité. Et le plus important, nous continuons la lutte partout où nous pouvons et malgré les difficultés rencontrées, malgré ceux qui espèrent chaque année notre disparition, nous sommes toujours là et nous allons continuer à mettre le waï dans le département, dans le pays et partout où il le faudra.

Donc, au nom de la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône et de tous ses militants, merci camarades et bon vent vers vos nouveaux engagements. Nous ne doutons pas que vous saurez mettre votre énergie et votre intelligence au service des masses, pour la révolution et le socialisme.

Enfin, nous commençons l’année 2025 avec beaucoup de travail. Le pays se fascise, la colonisation en Palestine est toujours là et le monde marche à la guerre, mais j’ai une totale confiance dans mes camarades et dans ceux aujourd’hui présents pour donner le meilleur d’eux-mêmes pour changer les choses, changer la dynamique et, pour encore citer un éminent camarade : « CAMARADES, ON VA LES RUINER !!! »

Vive la Résistance Palestinienne !

Vive la Résistance des peuples !

Libérer George Ibrahim Abdallah !

Et Vive la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône !

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