Tous ensemble, luttons contre la guerre impérialiste !
- Le 02/03/2022
- Dans Actualité
Déclaration de la Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône sur la guerre impérialiste.
La guerre qui s’est déclenchée entre la Russie et l’Ukraine est une menace sans précédent sur la paix mondiale depuis les 30 dernières années.
Elle est cependant l’aboutissement logique de la reconfiguration de l’équilibre des pouvoirs entre les grandes puissances impérialistes depuis la contre-révolution ayant restauré le capitalisme en URSS, provoqué l’éclatement du bloc socialiste mondial, le triomphe des relations de production capitalistes en République Populaire de Chine, etc.
La « fin de l’histoire » promise a amené son lot de guerres incessantes pour le partage et le repartage du monde, des marchés, des ressources. La numérisation de l’économie « digitale » n’a pas non plus modifié cette réalité et a au contraire généré de nouvelles sources d’affrontement autour des stocks de terres rares, créant une poudrière pour de nouveaux conflits entre puissances impérialistes.
Le « multilatéralisme », l’alternative soi-disant représentée par les pays émergents ou « BRICS » a elle aussi été mise en avant comme un facteur d’équilibre entre grandes puissances et donc de paix.
Mais au contraire, l’affrontement actuel est le fruit d’une logique de confrontation économique, politique, diplomatique entre grandes puissances impérialistes. Il est primordial d’affirmer que la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine n’a pas de causes idéologiques mais a au contraire été déclenchée par la Russie pour améliorer sa position au sein de la compétition inter-impérialistes.
Vladimir Poutine a affirmé intervenir pour « démilitariser et dénazifier » l’Ukraine, reprenant à dessein les lignes diplomatiques tenues par l’URSS post-2e guerre mondiale. Cependant, il s’est lancé dans le même discours dans une longue diatribe contre l’URSS, accusant Lénine et les bolchéviks d’avoir « inventé » l’Ukraine (sic), d'avoir démembré l'Empire russe en reconnaissant les droits des différentes nationalités composant l'entité tsariste. Politiquement et idéologiquement, son projet correspond à celui de la « Novorussia », qui n’est rien de moins qu’un nationalisme grand-russe voulant recréer un empire tsariste dominé par l’ethnie russe.
Du point de vue économique et stratégique, il est à noter que l’invasion de l’Ukraine a commencé 2 jours seulement après l’annulation du projet de gazoduc Nord Stream 2 par le chancelier allemand Olaf Scholz, projet auquel les Etats Unis se sont opposés de longue date. Il est clair que parmi les objectifs de cette invasion, quoi qu’en dise Vladimir Poutine, se trouvent le contrôle des ressources, des marchés et de la position géostratégique de l’Ukraine.
C’est bien une intervention impérialiste, cherchant à se cacher derrière des prétextes antifascistes et antimilitaristes, qui a été provoquée par la Russie. Une intervention qui ne profitera pas aux peuples de la région, en premier lieu au peuple ukrainien, ni non plus au peuple russe !
Cependant, nous devons être complètements clairs sur la responsabilité fondamentale de l’OTAN avec en premier chef les Etats Unis, mais aussi de l’Union Européenne et de la France dans cette guerre. Tout d’abord parce que les pays de l’OTAN ont mené une politique agressive depuis la destruction de l’URSS, provoquant des guerres dans les ex-pays socialistes, les faisant éclater en morceaux pour les faire s’aligner dans l’axe atlantiste et européen.
Ainsi, nous devons rappeler les changements de cap stratégiques pris par l’UE dès 1991, avec l’ouverture et l’intégration des pays d’Europe de l’Est, qui va complètement de pair avec les interventions militaires de l’OTAN qui ont suivi. Non seulement des pays et des populations entières ont été ravagés, mais ils ont également été recouverts de bases militaires américaines et de l’OTAN, constituant peu à peu une ceinture autour de la Russie.
Depuis plusieurs années, des exercices grandeurs natures menés par l’OTAN simulent ainsi des invasions de la Russie. Depuis plusieurs années aussi, des guerres sont menées dans des pays tiers, mais où les intérêts des grandes alliances impérialistes rentrent en confrontation.
C’est dans ce contexte que l’UE, les USA et l’OTAN ont financé et soutenu politiquement et militairement l’Euromaïdan de 2014, une opération de déstabilisation ayant amené à un changement de régime en Ukraine. Ainsi les oligarques corrompus favorables à la coopération avec l’impérialisme russe ont été remplacés par une autre clique de ploutocrates, eux désirant s’aligner avec l’Union Européenne et les Etats Unis. Pour cela, ces différentes « démocraties » n’ont pas hésité à financer les forces néo-nazies comme le « bataillon Azov » composé de mercenaires nazis d’Europe de l’Ouest et financés par l’Union Européenne, comme les milices Pravy Sektor (secteur droit), le parti Svoboda (liberté)…
C’est avec colère et émotion que nous rappelons le meurtre de 43 de nos camarades syndicalistes et communistes lors de l’incendie de la maison des syndicats à Odessa, dont Vadim Papurra, un militant de la Jeunesse Communiste qui n’avait que 16 ans. Nous n’oublierons pas non plus l’interdiction du KPU (Parti Communiste d’Ukraine), qui était alors la 4e force politique dans le pays, la répression partout, la glorification des figures de la collaboration avec le nazisme…
Nous qui faisons face aux fascistes ici, nous savons aussi que des organisations néo-fascistes françaises, tout comme d’autres en Europe, ont en leur sein des militants partis soutenir l’Euromaïdan, à la fois par proximité idéologique et par occasion d’acquérir de l’expérience militaire pour l’employer sur le territoire. La multiplication des projets d’attentats terroristes d’extrême droite constatée ces derniers temps, si elle ne se résume pas à ce fait, y est pour partie liée.
Cette réalité là est cachée dans nos média, qui utilisent la figure de Zelenski comme celle d’une pauvre victime à soutenir. Mais si nous affirmons notre sympathie et notre solidarité envers le peuple ukrainien, nous n’oublierons jamais la dette de sang envers le pouvoir réactionnaire et néo-fasciste installé à Kiev par les puissances de l’UE et de l’OTAN.
Leur responsabilité est d’autant plus immense que c’est suite au putsch mené en 2014 que les Républiques Populaires du Donetsk et du Lougansk ont annoncé leur création et leur séparation de l’Ukraine. En effet, ces régions de l’Est de l’Ukraine sont majoritairement russophones, et le nouveau gouvernement « démocratique » était en passe d’interdire l’emploi de la langue, ce qui dans le climat de racisme antirusse, de violences des forces de répression et des milices paraétatiques, faisant craindre à la population que des véritables pogroms soient mis en place. C’est bien dans ce cadre que ces républiques ont été proclamées, il est vrai par des forces politiques multiformes.
C’est à la suite de la proclamation de ces républiques que la guerre a démarré entre elles et l’Ukraine. Une guerre qui se déroule en Europe depuis 8 ans sans que nos médias ne daignent la mentionner. Malgré plusieurs accords de cesser le feu (Minsk I et II) jamais respectés, le conflit a été quasi ininterrompu.
Nous restons lucides sur la réalité capitaliste de ces républiques, sur la progression du nationalisme grand-russe en leur sein. Cependant nous soutenons leur droit à l’autodétermination. En Ukraine ou dans le Donetsk, ce sont les peuples qui souffrent de la guerre, de la misère et de la réaction sous toutes ses formes ! Ils sont pris au milieu de rouages de l’affrontement inter-impérialiste qui tend de plus en plus à se généraliser et à prendre les formes d’un affrontement militaire.
La responsabilité de l’OTAN, de l’UE, des Etats-Unis et de la France sont donc primordiales dans le contexte actuel où un embrasement généralisé est plus que jamais à craindre ! Il nous faut donc battre en brèche la propagande de guerre qui cherche à présenter la guerre comme le seul fait de la Russie, elle-même ramenée à la figure individuelle de Vladimir Poutine.
Au contraire, nous faisons face à une crise généralisée du système capitaliste. Américains, Russes, Chinois, Français… tôt où tard les impérialistes se tourneront vers la guerre comme une solution temporaire à leur crise de débouchés et de rentabilité. C’est le contexte actuel que nous vivons, où tous les grands pays impérialistes s’affrontent, se réarment et où les tensions ne font que s’accentuer.
La guerre en Ukraine est donc la dernière étape d’une escalade qui, si elle continue, ne peut que nous mener vers la 3e guerre mondiale. Les récentes déclarations criminelles tant de Vladimir Poutine que de Jean Yves le Drian sur l’emploi de l’arme nucléaire en sont l’écho.
Au vu des développements purement réactionnaires et militaristes des 30 dernières années, il est clair que sans action de notre classe indépendante de nos classes dirigeantes, nous risquons d’être entrainé dans un affrontement dévastateur.
C’est pourquoi nous devons faire de la lutte contre la guerre et l’impérialisme une priorité. Mais cela ne peut en aucun cas passer par un soutien à « notre » impérialisme contre celui d’en face !
« Notre » impérialisme qui est parmi les plus grand vendeurs d’armes au monde
« Notre » impérialisme qui continue en toute impunité le néo-colonialisme en Afrique Centrale, de l’Ouest et Subsaharienne.
« Notre » impérialisme qui a financé le terrorisme international, démembré des pays entiers
« Notre » impérialisme qui nous exploite tous les jours au quotidien et n’a de cesse de multiplier les lois répressives et arbitraires pour mieux museler nos luttes !
Comment soutenir cet impérialisme ferait-il progresser la paix ?
L’OTAN, l’UE, la France.. sont tout autant coupables que la Russie, si ce n’est plus, dans la guerre qui s’est déclenchée.
Nos perspectives pour la paix sont dans l’union des peuples dans la lutte contre leurs gouvernements et leurs bourgeoisies respectives. C’est uniquement dans cette voie, si nous sommes à même de créer un rapport de force suffisamment important, que nous pourrons peser ensemble dans la balance et faire échec aux projets belliqueux de « nos » impérialistes respectifs.
C’est pourquoi nous estimons qu’en ce qui nous concerne, l’UE, l’OTAN sont notre ennemi principal ! Que nous devons lutter pour le retrait immédiat et unilatéral de ces alliances capitalistes réactionnaires, préalable nécessaire à toute construction de relations réellement fraternelles et de coopération sur le plan international.
Nous refusons également de voir dans l’ONU un possible instrument de paix. Car si l’ONU a pu jouer ce rôle historique, c’est avant tout grâce à la présence du camp socialiste et en premier lieu de l’Union Soviétique qui ont objectivement constitué une entrave aux volontés belliqueuses de l’impérialisme international. Mais aujourd’hui, ces pays n’existent plus et l’impérialisme a les coudées franches au sein de l’ONU pour faire passer tous ses désidératas.
Nous sommes nombreux à nous demander ce que pourrait faire notre pays pour la paix. Et la question est légitime. Mais comment confier à la même classe qui nous dirige, nous exploite et nous opprime, que nous combattons tous les jours, notre confiance pour empêcher une guerre ? Au contraire, c’est en brisant son pouvoir et ses institutions réactionnaires que nous pouvons avoir espoir de faire naître une politique de paix.
C’est pourquoi la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône :
- Condamne l’agression perpétrée en Russie contre l’Ukraine, la présence de troupes russes en dehors de leur territoire et le déclenchement de la guerre.
- Alerte sur le risque aggravé d’élargissement de la guerre à l’Europe voire au monde entier.
- Dénonce la responsabilité primordiale de l’OTAN et de l’UE dans la guerre actuelle, demande le retrait immédiat de la France de ces alliances réactionnaires comme une première étape vers leur dissolution.
- Dénonce le caractère purement impérialiste de la guerre, du côté russe ou atlantiste, et la responsabilité du système capitaliste mondial dans la guerre présente et à venir.
- S’oppose à toutes les mesures alimentant le conflit notamment l’envoi d’armes, de fonds ou de troupes pour soutenir l’Ukraine ou d’autres pays potentiellement impliqués comme la Roumanie.
- Exige la fermeture des bases françaises à l’étranger : pas un seul soldat hors de France !
- Soutien le droit à l’autodétermination des Républiques Populaires du Donbass et du Lougansk.
- Appelle la jeunesse à se mobiliser par tous les moyens aux côtés des travailleurs pour s’opposer à la guerre et à notre impérialisme.
- Tentera sur les bases présentes d’élargir le plus possible la lutte contre la guerre dans les Bouches du Rhône et partout sur le territoire.
- Fera par tous les moyens à sa disposition la promotion de l’internationalisme prolétarien, notamment en partageant la position des communistes des autres pays, en s’opposant à la propagande de guerre, aux logiques d’union sacrée et en proposant des mots d’ordres et formes d’actions allant vers l’union internationale des travailleurs en lutte.
La guerre n’est pas une fatalité : par notre lutte commune nous pouvons encore mettre en échec les plans des impérialistes et imposer la paix. Nous à qui le capitalisme ne promet que la guerre, la misère, le chômage, l’exploitation, la réaction et la destruction de la planète : nous sommes confiants dans l’avenir, parce que l’espoir est dans la lutte des peuples !
Pour rejoindre la lutte pour la paix et le socialisme, adhère à la Jeunesse Communiste !
Prochain rendez-vous à l'appel de l'Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône :
Rassemblement jeudi 3 mars, 14h au 23 Boulevard Charles Nedelec
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