Soirée du peuple/Débat sur l'écologie réelle à Cuba
- Le 17/06/2022
- Dans Actualité
Vendredi 17 juin s’est déroulée notre soirée du peuple sur le thème de l’écologie réelle à Cuba. Loin d’être un thème déconnecté des réalités pratiques du peuple cubain, le choix de l’écologie par les masses paysannes, l’Etat socialiste cubain et les villes s’est porté sur une nécessité de souveraineté alimentaire : répondre aux besoins à long terme, malgré l’embargo et la victoire de la contre-révolution dans les anciens pays socialistes d’Europe de l’Est.
Le reportage « Cuba, La Révolution Verte Urbaine » donne à voir cette histoire focalisée sur l’agriculture et ses grandes transformations. Quelques points abordés par le débat :
- Le film oppose par des procédés techniques deux modes de production, deux systèmes et deux idéologies. D’un côté, le système de surproduction capitaliste, véhiculé par des images sombres accompagnés de musiques inquiétantes, s’oppose au système socialiste cubain répondant strictement aux besoins de la population avant tout, que le film met en avant en diffusant des images colorées et musiques d’ambiances aux sections dédiées à la présentation de cette alternative.
- Néanmoins, les réalisateurs du film mettent en avant certains discours déconnectés de la réalité de l’agriculture à Cuba : un paysan explique que la destruction de la nature serait perpétrée par l’Homme, qu’il serait une maladie pour la « mère-nature ». Pourtant, tout contraste avec les images du film : sans les mécanismes économiques barbares du capitalisme, les hommes ne sont pas voués à développer, par la concurrence effrénée, une perte d’intérêt de la valeur des choses, en particulier de son environnement (ressources, forces et besoins de société, politique écologique durable sans contradiction...). Les images du film le montrent à juste valeur : par le développement technique, technologique et le progrès scientifique, les paysans cubains sont capables, en plus des « vieilles » pratiques, de maîtriser leur champ, la polyculture, les rapports complexes au sein de la biosphère afin de développer des pesticides et engrais biologiques. Cela traduit une meilleur maîtrise de l’Homme sur la Nature.
- Lors du débat, les différentes prises de paroles ont mis en avant des points flous du reportage : le système économique cubain dans la vente des productions de fruits et légumes locaux, par exemple, ne sont pas abordés. Il s’agit pourtant d’une question cruciale : la propriété. A Cuba, la propriété collective des moyens de production reste dominante. Mais avec l’isolement commercial provoqué par l’embargo, le socialisme cubain s’est retrouvé à faire un ensemble de concession au marché, notamment dans le domaine touristique. Quant est-il des campagnes ? Depuis les années 90, la plupart des fermes d’Etat – des monocultures – ont été divisés et répartis par collectif de paysan en coopérative pour pratiquer la polyculture et autres procédés agroécologiques. Qu’en est-il des proportions ? Quelles tendances observons-nous ? Des questions que le reportage ne soulève pas.
- La suite de la discussion a porté sur l’application d’un tel système en France. Bien que le climat n’est pas transposable d’un pays à un autre, la question centrale reste la suivante : quelle classe dirige la production et la vie collective ? Lorsque les travailleurs sont au pouvoir, comme à Cuba, il est possible d’orienter la production agricole vers la réponse aux besoins sociaux sur le long terme, soit une gestion planifiée, centralisée, rationnelle et scientifique des ressources à disposition. Sous le capitalisme, il existe des rares coopératives pratiquant la polyculture, essayant de survivre face aux monopoles par un marché localisé, qui ne peut que rarement s’étendre.
C’est une démonstration de force que le socialisme est capable d’allier le développement de l’Homme et la Nature par sa domination davantage contrôlée, comprise et permis par le progrès scientifique. Bien que le socialisme cubain dispose de ses défauts, c’est un exemple à l’échelle d’un pays entier qu’une politique écologique répondant aux intérêts des travailleurs n’est non seulement enviable, mais nécessaire.
Le capitalisme est prêt à scier la branche sur laquelle il se situe pour ses profits infinies : sortons de l’impasse capitalistique, brisons l’état bourgeois et organisons rationnellement et scientifiquement la production par la planification sous contrôle ouvrier !
Pour le socialisme et la planification écologique : organise ta colère !
Pour aller plus loin :
- Article de l'Avant-Garde de la Jeunesse Communiste 13 : "Écologie bourgeoise ou écologie socialiste ?"
- Article de l'Avant-Garde de la Jeunesse Communiste 13 :"L’Amazonie brûle ! Crime capitaliste contre l'Humanité"
- Reportage Arte sur l’écologie à Cuba
- Guillaume Suing, L’Ecologie réelle : une histoire soviétique et cubaine, Edition Delga, 2018
Écologie bourgeoise ou écologie socialiste ?
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L’Amazonie brûle ! Crime capitaliste contre l'Humanité
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Cuba : le secret de l’île bio | ARTE Reportage
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