La planète brûle, les capitalistes sont les pyromanes !

La classe dirigeante veut fournir des excuses qui effaceront ses responsabilités, qui sont pourtant accablantes !

C’est bien le même gouvernement qui a réprimé les pompiers lorsqu’ils manifestaient contre le manque de moyens humains et matériels, qui vante maintenant leur héroïsme. La stratégie n’est pas nouvelle, c’est la même qu’avec les soignants, applaudis comme des héros, pour faire oublier la responsabilité de la bourgeoisie et des gouvernements successifs (de droite comme de gauche) qui ont détruit l'hôpital public. Eux aussi ont été gazés et frappés par la police alors qu’ils demandaient des moyens pour soigner la population.

Pour les pompiers, la même chose : la France est en capacité de faire voler 266 avions de combat, mais ne dispose que de 19 bombardiers d’eau, pas tous en état de voler, faute de moyens pour la maintenance.

Depuis des années, les pompiers réclament plus d’embauches : ils sont actuellement 41800 professionnels et 13000 militaires, pour 197 100 volontaires !

La réaction actuelle du gouvernement ? La même que dans toutes les gestions de crise précédentes : abuser de “mesures exceptionnelles” pour réquisitionner le personnel jusqu’à épuisement, faisant peser tout le poids sur les épaules des pompiers, les mettant en danger et empêchant le travail d’être fait avec le maximum d’efficacité.

Leur perspective pour sortir du problème ? Plus de volontaires ! Comme d’habitude, tout plutôt que d’ouvrir le portefeuille. On entend déjà dans les média le refrain de la “crise de l’engagement” en particulier chez les jeunes.

Mais nous ne voulons pas de leur engagement qui signifie “travail gratuit”, “mise en danger” et “mise au service des profits”. La “Nation” pour laquelle ils nous demandent de s’engager n’est en fait qu’un prétexte pour leurs profits.

Car il y a des mesures que n’importe quel gouvernement pensant réellement en termes d’intérêt national aurait immédiatement mis en œuvre :

1. Pallier au manque de moyens des pompiers. Cela veut dire embauches avec des conditions attractives, formation de qualité, achat de matériel, mise en production de nouveau, allocation de fonds, etc. Le budget annuel des pompiers est de 843 millions d’euros. L’ISF avait rapporté 5 milliards d’euros en 2017.

2. Nationaliser les forêts et les mettre en gestion par un service public des forêts, comme le demandent les salariés de l’Office National des Forêts (ONF). L’ONF a perdu plus d’un tiers de ses effectifs en 25 ans, et ne gère que 25% des forêts, l’empêchant de faire un travail pourtant essentiel à la prévention des incendies et à la bonne santé des forêts françaises.

3. Mettre en œuvre d’enquêtes approfondies sur la spéculation immobilière, qui a intérêt à ce que des zones non-constructibles soient ravagées par les flammes puis déclarées constructibles à nouveau.. ce qui au mieux montre que des forces ont intérêt dans le “laissez faire” actuel, et au pire mettent en œuvre elles-mêmes des incendies. Alors que 90% des incendies sont d’origines humaines et au moins 30% criminelles, les enquêtes ne vont jamais au-delà du pyromane en lui-même, se bornant à un tableau psychologique individuel. Mais qu’en est-il des lotissements ou des éoliennes qui s’installent après les flammes ? 

Cela ne suffira pas à résoudre le problème, mais cela montre que le discours autour d’engagement national est de la poudre aux yeux pour ne pas toucher aux intérêts privés, pour ne pas utiliser l’argent public afin de satisfaire des besoins sociaux.

Le budget de l’Etat est utilisé pour donner toujours plus d’argent aux grandes entreprises privées, à soutenir leurs investissements comme la soi-disant “renationalisation” d’EDF, le soutien à la baisse des prix de Total… Mais pour les travailleurs et les jeunes, rien ! Des services publics sabordés dans tous les secteurs, des droits remis en cause parce qu’avec la crise il faudrait se serrer la ceinture. Leur engagement national, c’est un engagement en faveur du profit capitaliste, et rien d’autre. La même logique qu’avec le bénévolat qu’ils voudraient imposer aux chômeurs, les services civiques et autres contrats d’engagements pour les jeunes…

Ce n’est pas de cet engagement que nous voulons !

Ce pourquoi nous pouvons nous engager, c’est pour détruire leur système d’exploitation qui créé la misère, la guerre, le chômage, la réaction et détruit notre planète.

Le changement climatique, qui est une des causes profondes de la multiplication des incendies en France, en Europe et dans le monde, n’est pris par le pouvoir que via la “transition énergétique”. Nous voyons déjà que cette “transition” n’affectera pas les riches puisque toutes les mesures évoquées (voitures thermiques interdites, restrictions d’eau, de déplacements, …) ont déjà leurs exceptions pour “citoyens premiums” !

Il est pourtant vital de remettre en cause le profit capitaliste, de réaliser des modifications industrielles dans la dépollution des procédés, dans la réorganisation économique afin de satisfaire rationnellement les besoins sociaux, supprimer les immenses gâchis de ressources, d’énergie, etc. que la logique d’optimisation des profits pousse à faire.

La “transition énergétique”, au contraire, est une stratégie mise en place par les capitalistes dans le cadre de l’Union Européenne pour améliorer leur place dans la concurrence internationale. Avec les problèmes d’approvisionnement en matières premières, les tensions internationales, ils veulent réorganiser la production sur le sol européen, afin de ne plus dépendre autant d’autres continents. Pour faire passer la pilule, ils parlent de sauver l’environnement, la culture européenne ou l’emploi mais la seule chose qui les intéresse réellement c’est leur taux de profit.

Tant qu’ils dirigeront la société, tant qu’ils possèderont les usines, les moyens de transports, les ressources, les administrations, … ils feront brûler le monde.

Soyons alors la plus brillante des flammes qu’ils allument, car un futur est possible si nous renversons leur pouvoir !

[ QUELQUES CHIFFRES ]

• 61.000 hectares de forêts ont brulé cet été (au 14/08)
• 9 feux sur 10 sont causés par l’homme, 30% sont criminels (estimation fédération nationale des sapeurs-pompiers)
• 41800 sapeurs-pompiers professionnels
• 13 000 militaires
• 197 100 volontaires
• 19 bombardiers d’eau
• 843 millions d'euros de budget

POSITION D'UNITE CGT