Intervention au rassemblement pour la Palestine à Aix
- Le 22/02/2025
- Dans Actualité
Nous partageons l'intervention produite par la Jeunesse Communiste d'Aix-en-Provence exprimée lors du rassemblement de solidarité pour la Palestine à Aix organisé à l'initiative de BDS Provence et du Collectif Aixois pour la Palestine le samedi 22 février. Nous nous exprimons sur le scandale d'Etat que représente l'affaire Georges Ibrahim Abdallah, réclamons sa libération immédiate et dénonçons par la même occasion la dissolution par l'Etat du Collectif Palestine Vaincra.
Bonjour à tous,
Tout d'abord, je voulais remercier tous ceux qui sont là chaque semaine, chaque samedi, et qui ne lâchent rien. Ceux qui continuent d'exprimer haut et fort leur soutien à la Palestine et leur indignation face au génocide perpétré aujourd'hui à Gaza.
Je sais que les manifs d’Aix ne sont ni les plus bruyantes ni les plus grosses, mais je sais aussi que la plupart d'entre vous ici font partie des plus déterminés, parce que, malgré le fascisme ambiant, malgré le sionisme, on continue de se battre.
Et moi, je voulais vous parler de quelqu'un d'autre qui s'est énormément battu. Quelqu'un qui était un professeur, un camarade marxiste-révolutionnaire, qui s'est engagé dans la libération de la Palestine par la lutte armée et qui est même l'une des figures les plus importantes de ce combat.
Georges Ibrahim Abdallah, le plus vieux prisonnier politique d'Europe, victime d'une véritable vengeance d'État. Enfermé depuis maintenant plus de 40 ans, il subit un acharnement barbare de la "justice" française, qui obéit aux pressions diplomatiques des États-Unis et des colons israéliens pour alourdir sa peine.
Un exemple pour comprendre l'ampleur de ces pressions : le 10 janvier 2013, la cour d'appel a maintenu la décision de libérer Georges sous la condition de son expulsion vers le Liban, et Manuel Valls a quand même refusé de signer l'arrêt d'expulsion qui permettrait sa libération. La raison derrière, révélée par WikiLeaks, est qu'Hillary Clinton, alors secrétaire d'État des États-Unis, a envoyé un mail au ministre des Affaires étrangères français en lui disant, je cite : "Bien que le gouvernement français n'ait aucune autorité juridique pour annuler la décision de la cour d'appel, nous espérons que les autorités françaises puissent s'appuyer sur d'autres bases pour remettre en cause la légalité de cette décision."
Il est détenu pour possession de faux passeport et d'armes, ainsi que pour participation à une association de malfaiteurs, mais même Yves Bonnet, ancien directeur de la Sécurité intérieure du territoire ET député RN, a fini par reconnaître que Georges n'est ni un terroriste ni un assassin et a demandé sa libération.
Jean-Paul Mazurier, qui a été son avocat, a publié un livre en 1987 où il avoue avoir été en contact avec les services secrets français pour leur transmettre tout ce que disait Georges. Et même malgré cela, rien de concret n'a jamais été trouvé qui exigerait une peine aussi lourde.
L'État français a fait de lui un véritable bouc émissaire et le qualifie de terroriste, mais le véritable crime, c'est cette mascarade juridique dont il est victime. Et malgré cela, il n'a jamais reculé sur son engagement. Depuis sa prison, il continue de critiquer l'impérialisme et le capitalisme. Il n'a jamais cessé de croire en la résistance palestinienne.
Georges est libérable depuis 1999, il a depuis bien trop longtemps purgé sa peine. Et pourtant, la cour d'appel de Paris, qui devait statuer sur sa libération il y a deux jours, a encore fait reculer l'échéance jusqu'à juin. Ils lui demandent de justifier l'indemnisation des parties civiles – donc les États-Unis –, ce qu'il a toujours refusé de faire, car ce serait lui attribuer un crime qu'il n'a jamais commis.
Le même jour, le Collectif Palestine Vaincra est dissous par le Conseil d'État. Son emprisonnement et ces pressions ne sont qu'un message adressé à nous tous, qui voulons la fin de l'occupation sioniste en Palestine. Ils veulent nous faire peur, nous faire oublier.
Mais si Georges n'est jamais revenu sur ses positions, nous non plus, on ne va pas se taire et on ne va rien lâcher.
Et je vous propose de leur adresser un message à notre tour :
IL EST DE NOS LUTTES, NOUS SOMMES DE SON COMBAT !
LIBÉREZ GEORGES ABDALLAH !
Georges Ibrahim Abdallah Palestine prisonnier politique Jeunesse Communiste des Bouches-du-Rhône Collectif Palestine Vaincra