Mikis theodorakis megaron athens tribute

Hommage à Mikis Théodorakis

Nous avons appris en même temps que le reste du monde militant le décès du grand compositeur et militant Mikis Theodorakis. C’était un compositeur mondialement connu comme peut être un des plus grands de son époque. Avec d’autres il a refusé de continuer de produire de la musique pour le seul bénéfice des bourgeois, et s’est lancé dans un mouvement de reconstruction d’une musique populaire, pour les masses et pour reconstruire une culture musicale en Grèce. Il était aussi un fervent partisan de l’idée que la musique, l’art en général, n’est pas neutre mais doit se positionner au sein de la lutte des classes, en faveur du peuple et des exploités.

Ce fut également un militant communiste dans les années difficiles de la résistance antifasciste et de la guerre civile grecque contre la bourgeoisie qui a suivi la seconde guerre mondiale. Il a connu à cause de cela les horreurs de la torture notamment à Makronissos, l’ile où les communistes étaient déportés et torturés. Lors de la dictature des colonels des années 67-74, il a à nouveau été emprisonné, torturé puis exilé.

Ces souffrances, ces luttes et ces espoirs sont directement exprimés dans sa musique, qui depuis qu’elle existe réchauffe les cœurs de ceux qui luttent et souffrent de l’injustice, et fait partie des symboles de résistance.

Tout au long de sa vie, il a maintenu un cap de lutte contre l’oppression et l’asservissement des peuples, participant aux luttes. Il a toujours soutenu Cuba et la Palestine, y faisant de nombreux voyages, a participé aux luttes contre la guerre de Yougoslavie en 1999… Tout au long de sa vie il a rencontré de nombreux artistes communistes, dont Pablo Neruda dont il a mis en musique le Canto General, et a été décoré du prix Lénine par l’URSS.

Il est resté fondamentalement un militant communiste, ce qu’il a tenu à exprimer dans une lettre qu’il a fait parvenir l’année dernière à D. Koutsumbas, secrétaire général du KKE, pour y exprimer en fin de vie son attachement à la cause communiste et à son Parti.

« Maintenant, à la fin de ma vie, au moment des comptes, les détails [insignifiants] disparaissent de mon esprit et les « grandes choses » demeurent. C'est ainsi que je vois que j'ai passé mes années les plus déterminantes, fortes et conséquentes sous la bannière du KKE. C'est pourquoi je veux quitter ce monde en tant que communiste. »

Même si l’ensemble de la presse française veut cacher son appartenance au KKE et au mouvement ouvrier ou présenter cela comme quelque chose de secondaire, ils n’y parviendront pas, et nous ne laisseront pas faire.

Parce que Théodorakis a directement fait partie de notre histoire, ayant résidé en France pendant son exil de Grèce lors de la dictature des colonels. Parce que sa musique a traversé les frontières et raconte l’histoire de la lutte contre la barbarie capitaliste, une histoire que tous les peuples de la terre connaissent. Enfin, parce que dans notre pays aussi la classe ouvrière a une grande histoire révolutionnaire pluri-centenaire, que la bourgeoisie cherche à effacer ou à remplacer par une version adoucie et anticommuniste.

Pour nombre d’entre nous, les œuvres de Mikis Théodorakis ont fait partie du paysage musical avec lequel nous avons grandi dans les luttes. Il était souvent là lorsque nous avons connu pour la première fois les défaites, les victoires, les pertes, ou l’attente. Nous nous associons à la douleur de tous les militants communistes, ouvriers, grecs ou non, l’ayant connu directement ou par ses créations. Mais l’héritage qui nous est laissé perdure et continuera de vivre au sein de nos luttes, jusqu’au triomphe de notre classe sur la barbarie sans fin du capitalisme, et même au-delà.

Hommage

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