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Hommage à Jean de Bernardy, résistant communiste

Ce 8 mai, à Marseille la Jeunesse Communiste a rendu hommage à Jean de Bernardy, un résistant communiste assassiné par les fascistes.

Discours d'hommage :

Né le 8 novembre 1908 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Jean de Bernardy est un  communiste marseillais, ouvrier typographe, militant du Syndicat du livre et Résistant FTPF. Par ailleurs, il a aussi été parmi les créateurs du journal Rouge Midi et a travaillé à la rédaction de la Marseillaise clandestine.
Il a souvent été victime de répression syndicale et politique et a connu la prison à plusieurs reprises. Il a notamment été inculpé pour propagande en faveur de l’Internationale communiste.
Pendant la guerre, il a subi la torture, interné au camp de Saint-Sulpice (Tarn), d'où il s'est évadé pour regagner la région marseillaise où il a repris ses activités de Résistance.
Il tombe héroïquement au combat le 16 juin 1944 à Saint-Antonin-sur-Bayon (Bouches-du-Rhône).
Ce combat pour lequel Jean De Bernardy a donné sa vie, s'inscrit dans la grande lutte des peuples contre le fascisme dont nous commémorons aujourd'hui la victoire. 

Il est important de comprendre que la barbarie fasciste n'est pas un accident de l'histoire, comme on a pu nous l'enseigner, ni une conséquence tragique de la Première guerre mondiale, mais un durcissement de la lutte des classes.

En effet, la révolution d'Octobre 1917 a marqué un tournant historique dans la lutte des classes en brisant le pouvoir de la bourgeoisie en Russie et faisant ainsi vaciller la capitalisme à l'échelle mondiale. La vague révolutionnaire se répand en Europe jusque dans les années 20 mais se retouve brisée par la réaction capitaliste : la démocratie bourgeoise à l'echelle européenne prend un virage autoritaire et répressif. Les capitalistes mettent au pouvoir des régimes fascistes (Allemagne, Italie, Autriche, Hongrie, Espagne, Portugal) pour écraser la classe ouvrière et ses organisations.

Le mouvement ouvrier se mobilise face à cette menace surtout par le travail intense mené au sein du Kommintern.

Dans toute lutte il est essentiel de savoir ce que l'on combat ; ainsi le camarade Dimitrov définit le fascisme comme étant : « la dictature ouvertement terroriste des éléments les plus réactionnaires, chauvinistes et impérialistes du capital financier ». 

A la lumière de cette analyse, l'assimilation entre nazisme et communisme ne tient plus, ce n'est qu'une vaine tentative de la bourgeoisie de réécrire l'histoire pour masquer sa filiation avec la barbarie fasciste.

Il est crucial de porter haut la lutte contre ce révisionnisme historique à l'heure ou nos gouvernants tentent de faire du 8 mai une vulgaire commémoration militaire comme celle du 11 Novembre. Nous tenons à rappeler que la grande Victoire antifasciste du 8 Mai est celle des peuples coalisés contre la barbarie et l'oppression fasciste et non celle des gouvernements bourgeois. La classe dominante essaye de se parer des valeurs de la résistance et de la lutte contre le fascisme alors qu'elle n'a eu de cesse de soutenir financièrement les fascistes depuis leur accession au pouvoir dans toute l'Europe, jusque dans leur maintien en place et dans la marche vers la guerre.

En effet, pour sortir de la grande crise capitaliste de 1929, la bourgeoisie avait impérativement besoin dans affrontement impérialiste global. Pour cela les régimes fascistes constituaient l'outil idéal pour contraindre les travailleurs à la résignation et orienter la société vers le nationalisme et la guerre.

La propagande de la bourgeoisie et de l'UE visant à comparer fascisme et communisme met souvent l'accent sur le pacte germano-soviétique de 1939 et l'entrée en guerre de l'URSS en 1941 pour apparaître comme les opposants légitimes au camp fasciste.

Il est nécessaire pour rétablir la vérité et les faits historiques de rappeler qu'en plus de son soutien matériel et politique, les gouvernements bourgeois français, anglais ont déroulé le tapis rouge à l'agression nazie. Ce sont bien eux qui ont signés les accords infâmes de Munich qui ont vendu le peuple Tchéquoslovaque à l'Allemagne et qui ont refusés de faire un accord de défense collective avec l'Union Soviétique.

L'URSS s'est ainsi retrouvée seule à porter l'essentiel du combat contre les forces nazies et c'est bien l'armée rouge qui a brandi la bannière rouge des ouvriers et des paysans sur le Reichtag. Les peuples d'Europe se sont eux aussi engagés massivement dans la résistance et ont été les acteurs de leur libération au prix du sang de centaines de milliers de martyrs. Partout les communistes sont les premiers à lancer le signal de la Résistance, comme cela a été le cas du Parti Communiste Français.

En France, les dirigeants de la résistance à l'occupant qui fut essentiellement ouvrière et communiste sont parvenus à une conclusion sans appel : la lutte contre les fascistes n'est pas suffisante. Pour se débarasser de la barbarie il faut liquider le système qui l'a fait naître. C'est dans cet esprit que le CNR a créé le projet de sécurité sociale. L'ojectif de la Sécu est de protéger les travailleurs contre les risques générés par l'exploitation capitaliste à travers un système de cotisation entièrement géré par les assurés. L'idée derrière cela est de libérer la classe ouvrière de la peur du lendemain. En effet, sous le règne du capitalisme le travailleur malade, privé d'emploi, vieux, est livré à lui-même et condamné à l'exclusion et à la misère.

Pour cette raison, le patronat comme le disait Ambroise Croizat, ne « désarme pas » depuis 1945 pour démonter pierre par pierre cette grande œuvre de la classe ouvrière, afin de mettre la main sur les cotisations des travailleurs.

Aujourd'hui comme hier, à travers la défense de la Sécurité sociale, de nos droits conquis, nous devons battre pour une nouvelle société débarrassée de l'exploitation. Une société dont le fondement est résumée par cette formule : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », qui était au principe même du fonctionnement de la Sécu.

Dans cette période d'accentuation de la crise capitaliste, la réaction se renforce sur le plan politique et répressif (Sécurité globale, Séparatisme) et sur le plan économique (Loi Travail, Assurance chômage, Retraite). Face à cela, le chemin de la victoire est celui de la lutte contre l'opression et l'exploitation et pour la construction d'un monde nouveau dans les pas tracés par nos aînés.

Ce monde est celui du socialisme-communisme, par lequel nous mettrons enfin en pratique l'aspiration de nos martyrs tombés, de nos camarades, à l'avènement des jours heureux.

Vive la Résistance !! Vive le communisme !!

Hommage Résistance fascisme