30/06/2016 Nous n'accepterons pas une justice de classe !
- Le 14/05/2018
Le 25 mai dernier, dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail, projet antisocial en faveur des intérêts du patronat, une action de blocage économique s'est tenue sur un rond-point dans les environs de Vitrolles. Ce jour-là 800 militants s'étaient réunis, à l'appel de la CGT, pour la plupart en grève. Une station-service était bloquée et le rondpoint d'accès à celle-ci et à la zone commerciale d'à côté était soumis à un barrage filtrant.
La dynamique de blocage de l'économie, a été enclenchée par les travailleurs syndiqués après que le gouvernement les y ait forcés par ses politiques répressives, ne laissant pas d'autre choix que la montée d'un cran dans la lutte. Lors de cette action, un chauffard au volant d’un camion de 36 tonnes a sciemment forcé le barrage filtrant, fonçant à pleine vitesse dans la masse de travailleurs présents sur le rond-point et roulant au passage sur nos deux camarades Abdel et Nadia. Le camion a fini par être arrêté et son chauffeur maîtrisé afin qu'il ne tente pas un nouvel acte stupide. Ce jour-là de nombreuses personnes ont crû perdre la vie, dont des militants de la Jeunesse Communiste des Bouches du Rhône. Tous ont pu constater la décision consciente du chauffeur d'aller rouler sur une foule de gens, finissant sa course dans la voiture d’un passant et de sa petite fille. En osant comparer la CGT et DAESH, en faisant le lit des idées de haine et de violence, le gouvernement et les médias à sa botte sont les premiers coupables de ce drame. Conséquence directe de l’appel à la casse du mouvement social, martelé par les puissants du pays, certains travailleurs se trompent d’ennemis, ce 25 mai en fut un exemple sanglant. L’ensemble des salariés en lutte étaient tournés vers la décision du Tribunal Correctionnel d’Aix en Provence, espérant une sanction à la juste hauteur du crime. Pourtant hier, le chauffard récidiviste a été relaxé. Après une audience qui n’était qu’un pugilat de la CGT, au cours de laquelle procureur comme magistrat se sont éclairés de partialité et de haine de classe, c’est avec des félicitations à peine dissimulées que sort le chauffeur de cette procédure. Le message que la justice au service du pouvoir en place souhaite transmettre est celui de la haine et de la division, invitant ceux qui ont le plus intérêt à rejoindre la lutte à meurtrir ceux qui se battent. A cela nous répondons dans l’unité et la solidarité, que nous ne lâcherons rien. Nous sommes et resterons solidaires d'Abdel et de Nadia, mais également des autres camarades blessés lors de blocages routiers, comme de l'ensemble de nos camarades frappés par la répression du mouvement social. Nous dénonçons l’illusion d’une justice impartiale, d’une séparation des pouvoirs, et d’une démocratie capitaliste, comme nous le démontre tristement cette décision de justice. Face aux provocations de la bourgeoisie et de ses agents, face aux tentatives de division du mouvement, répondons par l'ampleur de notre mobilisation ! Il nous appartient de continuer le combat d'autant plus, pour le retrait de la loi travail, de nouveaux droits, mais aussi dans la perspective d'une rupture avec le système capitaliste.