À court comme à long terme, une seule perspective pour les travailleurs : la lutte !
- Le 24/05/2018
20/06/2017
Ne tombons pas dans les illusions institutionelles
Quelques semaines après l'élection d'Emanuel Macron le tableau s'est considérablement éclairci quant au objectifs que poursuivra son mandat : détruire plus encore toutes les conquêtes sociales des travailleurs. Le président du MEDEF et des banques a établi son gouvernement "progressiste" parmis lequel on croise d'anciens dirigeants de Danone, de la RATP, de la SNCF lors du début de sa privatisation, etc.
Tout le discours de soi-disant "renouveau politique" ne semble amener qu'une chose : pour la première fois on porte directement les patrons au pouvoir sans chercher à manoeuvrer plus ou moins discrètement pour les satisfaire ! Même la facade "lisse" qu'a voulu entretenir Macron avec un gouvernement comportant beaucoup d'inconnus du grand public est déjà entâchée d'un scandale après moins d'un mois.
Les premières mesures sont prévues pour cet été, et devraient attaquer les chômeurs, le code du travail, les cotisations sociales, ... A terme il est discuté de repousser encore l'âge de départ à la retraite, de détruire la sécurité sociale, et tant d'autres.
Mais on ne peut résumer l'orientation prise par le gouvernement que par des mesures antipopulaires sur le plan économique. En remontant dans un véhicule militaire les champs Elysées pour la première fois de la Ve république, Macron a choisi de faire passer un message clair : il entend "prendre son rôle de chef des armées à coeur" comme on entend souvent les média commenter cet évènement. Après un quinquennat lors duquel Hollande a enchaîné les interventions et les guerres impérialistes, Macron continuera et ira plus loin.
Au delà de l'image, divers plans sont déjà évoqués : augmenter les dépenses d'armement à 2% du PIB (les quarante milliards d'euros de 2017 en représentent 1,77%), constituer une soi-disant "force européenne de défense commune" longtemps appelée de ses voeux par Junker... Autant de propositions qui sentent la poudre et le sang.
Actuellement, une opération de l'OTAN s'exerce dans les pays frontaliers russes, et des troupes s'y déploient depuis quelques mois. Des troupes américaines prennent pied en Corée du Sud. Une intervention au sol s'est ajoutée aux bombardements en Syrie. Toutes les grandes puissances impérialistes augmentent leurs budgets de "défense" en se toisant les unes et les autres. La guerre continuera et Macron la prépare également !
Le gouvernement que lui et Edouard Phillipe ont installé à Matignon est une collection de grands patrons et gestionnaires, et de carriéristes politiques de tous bords. Les diverses interventions et intentions politiques laissées échappées, mais aussi et surtout l'expérience que les travailleurs ont obtenue sur le président – auteur de la loi Macron, inspirateur de la loi El Khomri – doivent nous amener à la conclusion qu'il est réactionnaire sur toute la ligne.
AUCUN ASPECT DE LA POLITIQUE FUTURE DU GOUVERNEMENT NE SERA PROGRESSISTE.
Pendant la campagne Macron s'est caché derrière une facade lisse, derrière sa jeunesse, et derrière des questions sociétales pour se donner un aspect progressiste revendiqué. Il ose se prétendre féministe alors qu'il veut exaucer le rêve du MEDEF et détruire la sécurité sociale !
A la suite du premier tour sa campagne a pris un tournant anti-fasciste et anti-raciste. Mais Macron est également le premier défenseur de l'Union Européenne, à laquelle il a fait accorder une place de choix dans les ministères du nouveau gouvernement. C'est la même UE qui transforme la méditerannée en un océan de sang, qui soutient partout en Europe de l'Est la montée des partis réactionnaires, fascistes voir ouvertement néo nazis ; qui serait une avancée "au moins sur les enjeux sociétaux" ?
Dès aujourd'hui il doit être clair que par delà les discours, c'est la barbarie capitaliste qui est en place à l'Elysée. Et plus que jamais, les pièges nous sont tendus pour désorganiser le combat qui s'annonce nécessaire contre une politique ultralibérale qui va potentiellement pousser dans la misère des franges de plus en plus nombreuses des travailleurs.
Face à un gouvernement technocratique qui entend détruire le code du travail par ordonnances pendant l'été, et aller le plus loin possible dans les politiques antipopulaires au service du capital, la lutte est notre seule option. Bien que l'abattement soit présent dans de nombreux endroits, la lutte contre la loi travail nous a démontré une fois encore que les travailleurs sont capables de donner des sueurs froides à la classe capitaliste et à son gouvernement lorsqu'ils s'organisent et se mobilisent massivement.
Malgrès la défaite ce mouvement a montré une partie de ce que la classe ouvrière est capable de faire, que sans elle le monde s'arrête. Mais cette lutte a également montré que les hésitations et le manque de perspectives politiques sont fatales pour le combat de classe. Non pas des perspectives électoralistes opportunistes qui voudraient recentrer la lutte sur l'enjeu électoral, mais une vraie analyse politique de la situation, une orientation de classe dans la lutte contre le patronat !
À l'heure actuelle, après des élections législatives marquées par le plus haut taux d'abstention depuis 1848, c'est à dire les premières élections au suffrage universel (bien que masculin), la situation est claire : le rejet de la démocratie bourgeoise est plus fort que jamais, et pour cause ! Les gouvernements successifs ont tous appliqué les mêmes politiques austéritaires au service du capital, et tous se sont discrédités. Les soi disant "dialogue social", "vivre ensemble", "Etat de droit", etc se sont tous révélés, un à un, des mots creux employés comme cache misère de la dictature du capital. Le mépris des volontés populaires est une condition nécessaire du maintien du système capitaliste, qui ne pourra jamais satisfaire les besoins sociaux. Au contraire, son existence génère les crises et les guerres, et met en danger chaque jour les vies de millions de personnes.
Plus que jamais, c'est maintenant le moment de se mobiliser à nouveau, contre la loi Travail 2 qui se profile et tous les autres coups que ce gouvernement entend porter à la classe ouvrière, également pour l'abrogation des lois antisociales précédentes, mais plus encore, de rejetter le système capitaliste dans son ensemble. Tant qu'existera le capitalisme, nos droits, nos salaires, nos conditions de travail seront menacées, les guerres continuerons et le chômage progressera. La seule solution de long terme qui aille dans notre intérêt c'est son renversement, et la construction du socialisme, le pouvoir des travailleurs !