02/2017 L'Intérim, un outil du capital dans la guerre contre les travailleurs
- Le 14/05/2018
2016 a été une bonne année pour l'intérim : de plus en plus d'intérim, des intérimaires de plus en plus qualifiés et de plus en plus de bénéfices !
L’intérim permet, dans les moyennes et grandes entreprises, de remplacer des salariés permanents par des précaires. Le surcoût payé aux boîtes de travail temporaire est souvent balancé par l'absence d'augmentation de salaire, d'ancienneté, de primes (13ème mois) ou d'avantages sociaux et culturels (CE).
Les chiffres annoncent 500.000 intérimaires en France. En réalité, c'est 500.000 ETP (Équivalent Temps Plein - 35h), ce qui représente bien plus de personnes concernées (j'ai pas trouvé de chiffres précis).
L'intérim se développe de plus en plus dans les emplois "qualifiés" au-dessus du SMIC. Les justifications habituelles, comme le surplus d'activité, cachent mal une volonté du patronat de détruire le CDI et de réduire les exigences des travailleurs.
Un intérimaire ne se syndique peu, ou pas : soit il ne reste pas assez longtemps, soit il a peur d'être viré. Dans beaucoup d'entreprises, les directions, parfois aidés par des salariés opportunistes, joue la division entre titulaires et intérimaires.
Beaucoup de salariés ont encore des droits sociaux élevés, gagnés par la lutte. L'intérim est un moyen puissant pour casser la résistance collective en injectant massivement des jeunes précaires dans l'organisation du travail.
L'intérim pourri la vie : on galère à trouver un appart décent, à contracter un prêt. On vit au jour le jour, toujours disponible pour répondre à une mission. On ne se projette plus dans l'avenir et ne croit pas au changement. On serait prêt à cracher sur celui d'à côté pour un CDI. Les conditions de vies et de travail des intérimaires les poussent à l'isolement et au "chacun pour soi". Pendant qu'on s'entretue pour un contrat, le patron a les mains libres pour dégrader le travail et l'emploi.
Les syndicats d'entreprise, en lien avec les Unions Locales, ont beaucoup d'efforts à faire pour syndiquer leurs intérimaires, pour les amener à participer activement à la lutte des classes. Premières victimes de l'exploitation, les intérimaires n'en sont que moins conscientisés et organisés.
Pourtant, c'est l'avenir de notre syndicat et de la classe ouvrière qui est en jeu (41% des intérimaires ont entre 20 ans et 29 ans). Si nous menons pas le travail maintenant, demain il n'y aura peut-être plus personne pour le mener.
Un intérimaire.